Mauvaise passe pour Nicolas Sarkozy. La cote de popularité du président de la République est tombée au plus bas depuis quatre mois. Nicolas Sarkozy enregistre sa troisième baisse consécutive, perdant près de 5 points depuis juillet, selon un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche.
Ainsi, seulement 31% des Français se disent satisfaits par l'action du président, contre 69% de mécontents. Le plus bas score d'un président de la République à six mois d'un scrutin présidentiel.
Les Français attendent des réponses sur la crise
Les efforts de Nicolas Sarkozy pour adopter une posture plus présidentiable n'auront rien changé. Si ce dernier avait vu sa cote de popularité remonter il y a quelques mois en raison d'une stabilisation des marchés financiers, la dégradation de la situation financière de la zone euro a produit l'effet inverse.
Les Français attendent donc beaucoup des annonces qui seront faites à l'issue du Conseil européen sur la crise de la zone euro. "La situation est très incertaine depuis deux mois et tout le monde attend ce qui va être annoncé dimanche soir ou lundi matin à l'issue de la réunion des dirigeants européens", décrypte Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l'Ifop. De manière plus générale, l'opinion publique espère des améliorations concrètes dans leur quotidien (baisse du chômage, moins de taxes).
Selon un autre sondage Ifop pour Le JDD, 53% des Français sont "révoltés" face à la crise et 29 % se disent "résignés". "Il a bien géré la crise de 2008, mais il a très mal géré la crise de 2010", a commenté la journaliste Olivier Duhamel sur Europe 1.
Pas d'"effet Giulia"
Plusieurs facteurs permettent d'expliquer cette chute progressive dans les sondages. Les personnes sondées font notamment état d'une situation sociale déplorable.
Or, ces derniers mois, Nicolas Sarkozy mise davantage sur sa posture à l'international. "Il veut se mêler des choses internationales pour faire croire qu'il est le sauveur de la planète", a constaté une des personnes interrogées. Cette surprésence à l'international suscite en effet l'incompréhension des Français.
Sur ce même constat, la mort de Mouammar Kadhafi a eu un impact tout relatif sur l'opinion publique. "L'opération est certes importante, mais les Français s'intéressent désormais davantage au sort de leur économie", a analysé l'Ifop.
La baisse de Nicolas Sarkozy dans les sondages s'explique également par l'occupation du terrain médiatique par la primaire socialiste. "On a beaucoup vu le PS, la majorité n'ayant pas eu beaucoup de place médiatique. Il faut donc nuancer la baisse dans les sondages de Nicolas Sarkozy qui, dans les prochains mois, fera tribune égale avec l'opposition", a précisé Jérôme Fourquet.
Toutefois, la naissance de Giulia, la fille du couple présidentiel n'aurait pas eu d'impact sur l'opinion publique. L'événement n'est presque jamais évoqué, que ce soit en bien ou en mal, par les personnes sondées. "La naissance de Giulia ne peut pas sauver le président, mais ça ne peut pas faire de mal, c'est un événement heureux à prendre comme tel", a commenté la journaliste Anne Fulda sur Europe 1.
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