Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a délivré vendredi, non pas "un triple A" mais "un triple zéro" à la politique gouvernementale face à la crise, se disant confiant dans la possibilité de trouver un accord intersyndical pour une journée d'action début octobre.
Le numéro un de la CGT, qui ne s'était pas encore exprimé sur le plan anti-déficit du gouvernement, faisait sa rentrée par une conférence de presse. Pour Bernard Thibault, cette rentrée est placée sous le signe de "l'austérité". C'est ainsi qu'il a caractérisé les mesures gouvernementales prévoyant notamment 11 milliards d'euros d'économies en 2012 et présentées mercredi au Conseil des ministres. Il a dénoncé "une sorte de fuite en avant que l'on veut institutionnaliser en France et en Europe" pour continuer de faire du social "une variable d'ajustement".
"On ne peut pas sortir de cette crise en donnant encore et toujours plus de gages aux marchés financiers, aux agences de notation. Pour nous, la note, ce n'est pas un triple A", la meilleure note en matière de solidité financière, "c'est un triple zéro", a dit le secrétaire général de la CGT. Il a qualifié de "supercherie" la "fameuse +règle d'or+" pour limiter les déficits publics qui, selon lui, "se transformerait en règle de plomb pour amplifier les réformes antisociales".
Le patron de la CGT a mis en avant "dix exigences". Parmi elles, conditionner les aides aux entreprises au respect de critères en matière d'emploi et de politiques salariales, suppression des incitations aux heures supplémentaires, "ouverture immédiate" des négociations annuelles obligatoires pour 2012, taxation des mouvements spéculatifs de capitaux.