L’INFO. Après avoir passé deux ans loin des cercles du pouvoir, Ségolène Royal veut rattraper le temps perdu. Donc la ministre de l’Ecologie va vite, parfois trop. C’est le cas sur le sujet de la loi de transition énergétique. Elle pensait avoir tout réglé : passage devant le Parlement cet été puis adoption à l’automne. Patatras, son scénario est complètement tombé à l’eau. La raison de ce raté est simple : "nous n’avons pas les 10 milliards d’euros nécessaires pour la financer", explique un conseiller du président, agacé par les méthodes employées par la ministre de l’Ecologie, qui "fait des annonces sans se soucier des détails techniques."
Reçue par Hollande et Valls. L’Elysée lui a donc imposé un nouveau calendrier : présentation en Conseil des ministres en juin, puis le texte partira au conseil économique et social pour l’été. Ensuite seulement, il sera examiné par l’Assemblée nationale puis par le Sénat, à l’automne. Autant dire que l’adoption définitive de ce projet n’est pas à prévoir avant la fin du premier trimestre 2015, ce qu'a confirmé Matignon quelques heures plus tard. Pour faire entendre raison à Ségolène Royal, François Hollande et Manuel Valls s’y sont mis à deux. Et rien ne leur dit qu’elle ne pas revenir à la charge à la première occasion.
Une loi plusieurs fois reportées. A l'origine, cette loi de programmation, censée permettre l'évolution vers un système énergétique plus sobre et moins dépendant du pétrole et du nucléaire, devait être présentée en juin 2013, au terme d'un vaste débat national qui a débouché sur une série de recommandations. Elle a été repoussée à plusieurs reprises, mais lors de la conférence environnementale de septembre 2013, François Hollande s'était engagé à ce que la loi soit "conclue d'ici la fin de l'année 2014". Cet objectif, même s'il était devenu difficile à atteindre, restait celui affiché encore récemment par Ségolène Royal.
Le projet de loi doit graver dans le marbre législatif plusieurs grands objectifs énergétiques pour la France, dont la baisse de la part de l'électricité nucléaire à 50% en 2025, contre environ 75% actuellement, et une baisse de 30% de la consommation finale d'énergie fossiles d'ici 2030, par rapport aux niveaux de 2012.
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