• La question. C’est un auditeur d’Europe 1 qui, au cours d’Europe 1 Midi présenté par Patrick Roger, a soulevé une question inédite depuis le début du psychodrame à l’UMP. "Est-ce que leur conseil d’administration ne peut pas exclure ces deux farfelus qui sont en train de se battre. Il y a peut-être une procédure d’exclusion à envisager ?", s’est interrogé Alain sur l’antenne.
• La réponse. Elle a été apportée par Thomas Guénolé, maître de conférence à Science-Po. "Il y a dans les statuts de l’UMP effectivement une procédure spécifique pour l’exclusion d’un membre", explique le politologue. "C’est l’article 36 portant sur la Commission des sages. Cette commission comprend les anciens présidents et anciens secrétaires généraux de l’UMP et se réunit pour statuer lorsqu’un élu de l’UMP est mise en cause dans sa probité et son honneur."
Or, selon Thomas Guénolé, c’est précisément le cas. "Comme il y a eu des accusations de fraudes, c’est tout à fait ça", assure-t-il. "Pour réunir cette Commission, il suffit d’un vote conforme du Bureau politique, l’équivalent du conseil d’administration."
Rappelons que David Douillet, notamment, appelle à la réunion de ladite commission, à la différence près que ce ne serait pas pour exclure les deux hommes mais organiser un nouveau vote.
• Pourquoi c’est impossible. "A partir du moment où on parle de Jean-François Copé et François Fillon, ce n’est pas la procédure la plus adaptée", euphémise Thomas Guénolé. En effet, on voit mal l’UMP se débarrasser d’un coup de deux de ses présidentiables les plus sérieux, même si leur image sortira forcément écornée de la crise.
On voit mal, ensuite, le bureau politique, composé notamment de proches de Jean-François Copé, comme Valérie Debord ou Michèle Tabarot, et de François Fillon, tel Christian Estrosi ou Dominique Bussereau, voter pour la réunion d’une Commission dont la tâche serait d’exclure leur champion.