Un ancien dirigeant du Front national (FN) dans le Nord, mis en examen en février 2008 pour escroquerie au préjudice de l'Etat dans une affaire de financement électoral, a été renvoyé devant le tribunal correctionnel, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier.
Ancien secrétaire départemental du parti d'extrême droite dans le Nord - qui l'a exclu - Philippe Bernard comparaîtra notamment aux côtés de deux anciens cadres du FN, Sylvie Langlois et son mari, Frédéric Butez, respectivement candidate (sans étiquette) et suppléant aux législatives dans la 8e circonscription du Nord, selon cette source. Guy Cannie, candidat (FN) aux législatives dans la 21e circonscription du Nord, où se présente également le député sortant Jean-Louis Borloo, a également été renvoyé, en tant qu'ancien trésorier du parti, "pour avoir signé en blanc un compte de campagne" lors des élections cantonales de 2004.
Le début de l'affaire remonte à fin 2005, avec un dépôt de plainte d'Eric Portejoie, également candidat nordiste aux cantonales de 2004, soupçonnant une utilisation à des fins frauduleuses d'un compte bancaire ouvert à son nom par le FN pour cette campagne. "Celui qui est mis en cause, c'est Philippe Bernard, c'est (lui) qui a produit de fausses factures", a estimé l'avocat de Guy Cannie, Me Eric Cattelin-Denu, qui dit "espérer une relaxe" de son client.
Le Front national, qui s'est constitué partie civile, a déclaré avoir fait appel pour pouvoir "étudier l'ordonnance qui fait 300 pages (et) parce qu'on reproche au juge de ne jamais avoir fait passer Fernand Le Rachinel (un imprimeur) et Carl Lang (ex-cadre du FN, désormais Président du Parti de la France) de statut de témoin assisté au statut de mis en examen", a indiqué l'avocat du parti, Me Wallerand de Saint-Just.