Les propos tenus jeudi par Claude Guéant ne seront pas restés sans réponse. L’association SOS Soutien ô sans papiers a déposé vendredi une plainte pour "provocation à la haine, à la discrimination et à la violence" contre le ministre de l'Intérieur.
Ce dernier avait estimé jeudi qu’à cause de l’ "immigration incontrôlée", les Français avaient "le sentiment de ne plus être chez eux". Des propos qui n’ont pas manqué d’inspirer la patronne du Front national, Marine Le Pen, qui lui a fait parvenir une carte d’adhérent "prestige" au Front national.
Contrer une politique "racialiste"
Par sa démarche, l’association souhaite faire barrage à « une politique racialiste", a détaillé son président, Rodolphe Nettier.
"Les citoyens de ce pays doivent choisir de façon nette entre d'une part l'humanisme et l'universalisme issus des Lumières et d'autre part une politique racialiste qui place la France à la traîne de l'Europe et au ban des nations", a-t-il ainsi argumenté.
Guéant, droit dans ses bottes
De son côté, Claude Guéant n’en démord pas. Le ministre, qui était vendredi en déplacement au bureau des étrangers de la préfecture de Créteil, a campé sur ses positions. "Je ne rattrape rien parce que je crois que c’est ce que les Français pensent, ce qui n’enlève rien à notre politique d’accueil des étrangers qui sont autorisés à séjourner chez nous", a-t-il réitéré au micro d’Europe 1.
"Ceux qui souffrent le plus de l’immigration irrégulière, ce sont les étrangers qui sont en séjour régulier et qui font l’objet d’amalgame. Ce sont même nos compatriotes qui ont été récemment naturalisés qui souffrent aussi", a-t-il poursuivi, indiquant qu’il n’avait "rien de commun" avec Marine Le Pen.
L'UMP à ses côtés
Malgré le tollé suscité par ses propos, Claude Guéant reste soutenu par sa classe politique. Ainsi, le député UMP des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a estimé que le ministre de l’Intérieur avait "tenu un langage de vérité, et relayé ce que les Français nous expriment dans nos villes, nos villages".
Le porte-parole du gouvernement, François Baroin, a quant à lui jugé qu'il n'y avait pas de "procès en sorcellerie" à faire au ministre de l'Intérieur. "Ce qui me semble important dans la phrase de Claude Guéant c'est ‘incontrôlée’, c'est pas tout le reste et tout le tintouin qu'on en fait", a-t-il nuancé sur RTL.