Avant de prendre quelques jours de vacances, Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, était l’invitée du Grand Rendez vous Europe 1 - Le Monde – I "Des tensions, il y en a toujours". Interrogée sur les relations entre François Hollande et Jean-Marc Ayrault, dont la grande "remise à plat" de la fiscalité a été retoquée par le président, Najat Vallaud-Belkacem a estimé que "les deux hommes sont parfaitement en accord. Des tensions, il y en a toujours, comme dans n’importe quel collectif de travail. Heureusement que c’est cette équipe qui est au pouvoir depuis 18 mois pour mener des réformes importantes, repoussées depuis des années, et qui commencent à porter leurs fruits, on le voit notamment avec l’emploi."
Quant à l’impopularité des deux hommes, la porte-parole du gouvernement estime que "le niveau de défiance des Français à l’égard des pouvoirs publics a atteint des sommets. Depuis que la crise a éclaté, en 2008, on leur a fait des promesses qui n’ont pas été tenues."
Le sexisme dans l’entreprise, "extrêmement préoccupant". Interrogée sur une étude prouvant qu’une majorité de Français pensent qu’il y a du sexisme dans le monde de l’entreprise, la ministre du Droit des femmes a rappelé que "80% des femmes interrogées ont déjà vécu du sexisme. C’est extrêmement préoccupant car cela pose le problème de la qualité de vie au travail, et parce que cela induit chez les femmes une propre remise en cause de leurs compétences. Elles se mettent à douter d’elle-même".
Najat Vallaud-Belkacem estime également qu’il convient de réfléchir à la question "des actions collectives. Nous allons sans doute compléter le projet de loi que je porte d’une possibilité offerte aux organisations syndicales de porter une action collective contre les discriminations, ce qui permettra de faire évoluer les choses dans les entreprises".
"L’égalité salariale n’est pas encore au rendez-vous". Depuis que l’égalité salariale homme-femme a été instaurée en France, chaque gouvernement fait une loi sur le sujet pour tendre vers cet objectif. Interrogée sur ce qu’elle peut faire de plus, la ministre du Droit des femmes est d’accord pour dire que "l’on a fait quelques progrès ici ou là, mais l’égalité n’est franchement pas encore au rendez-vous. Les pouvoirs publics sont responsables de n’avoir pas contrôlé avec suffisamment de vigilance la mise en œuvre des législations et c’est la première chose à laquelle je me suis attaquée. J’ai mis en place une procédure de contrôle sur les entreprises et de sanctions financières, ce qui n’avait jamais existé en France."
Pour quels résultats ? "Depuis quelques mois, nous avons 500 entreprises qui ont été mises en demeure parce qu’elles ne respectent pas leurs obligations législatives et 5 ont été sanctionnées financièrement, ce qui représente des pénalités de plusieurs milliers d’euros à payer chaque mois jusqu’à ce qu’elles se mettent en conformité avec leurs obligations légales, donc ce n’est pas rien. Il y a désormais une épée de Damoclès au dessus de la tête des entreprises."