Le but est de "casser les stéréotypes". Invitée mardi sur Europe 1, Roselyne Bachelot, qui organise mardi une table ronde sur la parité hommes-femmes, a rappelé que "les femmes assurent 80% du noyau dur des tâches ménagères". Ce qui représente "19 semaines de plus de travail que les hommes. On imagine la perturbation que cela entraîne pour mener une carrière professionnelle dans l'égalité".
Inégalités à la naissance de l’enfant
Pour mettre fin aux inégalités hommes-femmes, la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale s'est dite notamment favorable à l’allongement du congé paternité, préconisé dans un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas). "Le partage des congés familiaux, et en particulier du congé de parentalité est un élément très important qui permettrait de casser un certain nombre de prédestinations dans l’entreprise", a-t-elle poursuivi, estimant que "les hommes souhaitent de plus en plus être parent" :
Roselyne Bachelot dit vouloir "casser les stéréotypes" :
Et Roselyne Bachelot compte désormais Laurence Parisot parmi ses alliés. La présidente du Medef a en effet répété lundi dans Le Parisien qu'elle était favorable à l'allongement du congé paternité. La patronne des patrons entend à ce titre "écrire en juillet à tous les syndicats pour leur proposer d'ouvrir les discussions dès septembre".
Les inégalités se nouent en effet à la naissance d’un enfant. Presque la moitié des femmes modifient leur rythme de travail alors que les hommes ne sont que 6%. Une différence qui explique aussi une différence dans l’évolution en entreprise, à commencer par les écarts de salaires.
"Une nouvelle norme culturelle"
Pour corriger le tir, les partisans d’un congé paternité beaucoup plus long réclament une nouvelle philosophie pour passer d’une dizaine de jours actuellement à un mois. "Les bonnes habitudes doivent se prendre dès le début pour permettre au père de prendre sa place, voir ce que c’est vraiment de s’occuper de l’enfant, le nourrir, le baigner, jouer avec lui", plaide Jérôme Ballarin, président de l’Observatoire de la parentalité en entreprise.
Et d’appeler à "la naissance d’une nouvelle norme culturelle en France qui voudrait que tout jeune père, dans la première année qui suit la naissance de son enfant, interrompe sa vie professionnelle pendant plusieurs semaines, alors que sa compagne est repartie travailler", ambitionne-t-il.
Pour certains, le congé paternité devrait même devenir obligatoire pour être vraiment efficace. A l’heure actuelle, moins des deux tiers des jeunes pères profitent des quelques jours auxquels ils ont droit.