Le député UMP Jean-Sébastien Vialatte, poursuivi pour "provocation à la haine raciale", a signé mercredi un "protocole de médiation" avec la Fondation du mémorial pour la traite des Noirs, en guise de "réparation" après un tweet raciste. Le 13 mai, lors des violences autour du sacre du PSG au Trocadéro, à Paris, Jean-Sébastien Vialatte avait écrit sur le réseau social Twitter : "Les casseurs sont sûrement des descendants d'esclaves, ils ont des excuses #Taubira va leur donner une compensation !" Le message avait provoqué un tollé général.
Mercredi, lors d'une conférence de presse à l'Assemblée, Jean-Sébastien Vialatte et le président de la Fondation du mémorial pour la traite des Noirs, Karfa Sira Diallo, ont signé un "protocole de médiation". Selon ce document, l'élu s'engage à "dénoncer des déclarations racisantes qui attaquent l'unité nationale" et "oeuvrer à la déconstruction des clichés racistes qui confondent 'population noire', 'descendants d'esclaves' et 'délinquants'", "organiser une exposition, dans le cadre du centenaire d'Aimé Césaire, sur la mémoire de l'esclavage et un colloque" le 5 octobre dans sa commune, et "initier un festival culturel annuel sur l'esclavage chaque 27 avril", date anniversaire de l'abolition de l'esclavage en France le 27 avril 1848.
En conséquence, la fondation a retiré sa plainte pour "provocation à la haine raciale" déposée à Toulon. Mais le retrait de la plainte "n'éteint pas l'action publique", a rappelé Jean-Sébastien Vialatte, le procureur de Toulon (tout comme celui de Paris où une autre association a déposé une plainte similaire) pouvant décider de poursuivre malgré tout. L'élu a indiqué avoir signé ce protocole "parce (qu'il a) eu l'impression de blesser", "on est bien dans un protocole de réparation".