Victimes collatérales de l'affaire Soumaré

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Hélène Favier , modifié à
Vincent Peillon (PS) a exhumé jeudi un fait divers concernant Patrick Devedjian et Alain Madelin.

Patrick Devedjian et Alain Madelin se retrouvent, depuis jeudi, victimes collatérales de l'affaire Ali Soumaré.

Un article de 1965

L'eurodéputé socialiste Vincent Peillon a en effet exhumé, jeudi soir sur LCI, une coupure de presse vieille de 45 ans. Cet article du Petit varois du 11 novembre 1965 relate un fait divers qui a valu à Alain Madelin et Patrick Devedjian une condamnation en correctionnelle.

L'élu socialiste a alors ironisé et souhaité à Ali Soumaré une "aussi belle carrière" que ces deux hommes politiques de droite.

Le vol d'une Simca

"La fin de l'article nous apprend que ces deux jeunes avaient volé une Simca 1000, volé des moteurs de bateaux, avaient des papiers d'identité faux, des plaques d'immatriculation fausses, avaient avec eux un pistolet 6,35 et avaient fait courir la police", a insisté Vincent Peillon.

"J'ai cherché les noms et c'est finalement une jolie anecdote, on a deux noms : Alain Madelin, Patrick Devedjian", a-t-il lâché, reprochant au passage à un journaliste du groupe Figaro qui participait au débat d'avoir "à longueur de pages" rapporté les déboires d'Ali Soumaré accusé par des élus UMP d'être un "délinquant multirécidiviste".

"On traite ça par pages entières plutôt que de parler de tas d'autres sujets qui sont intéressants", a reproché l'euro-député.

Devedjian et Madelin contestent

Patrick Devedjian a fait savoir dans la soirée de jeudi qu'il allait "poursuivre en diffamation" Vincent Peillon. L'ex-ministre Alain Madelin, désormais retiré de la vie politique, conteste fermement la condamnation en correctionnelle, a indiqué vendredi son avocat.

L'avocat d'Alain Madelin, Me Jean-Marc Fedida, confirmant une information du site lepoint.fr, a affirmé qu'il saisirait dans les prochains jours une juridiction civile du tribunal de grande instance de Paris. "Une assignation sera rédigée par mes soins et sera signifiée à Vincent Peillon pour que celui-ci vienne s'expliquer devant le tribunal de Paris", a déclaré Me Fedida. "Je ne sais pas si le Petit Varois a publié en 1965 une article de cette nature, tout ce que je peux vous dire c'est que les faits ne sont pas vrais", a ajouté l'avocat.

Les accusations lancées vendredi dernier contre Ali Soumaré par deux maires UMP se sont révélées partiellement fausses. Une condamnation qui était imputée au jeune candidat du Val d'Oise concernait en réalité un homonyme, et une autre vieille d'une dizaine d'années était prescrite.