"J’ai vocation à incarner ce projet et je ferai tout pour le faire". Invité dimanche du Grand Rendez-vous Europe1/Le Parisien-Aujourd'hui en France, Dominique de Villepin a semblé faire un pas de plus vers une candidature à la présidentielle de 2012. "Rien n'est de nature à me faire renoncer à quoi que ce soit, et certainement pas de quelconques sondages qui se situent dans un contexte qui n'a rien à voir avec la réalité politique française", a déclaré le président de République solidaire. "Je ne me détermine que par rapport à l'idée que je me fais de l'intérêt de la France".
La principale proposition de son projet, qu'il a présenté la semaine dernière, réside dans la création d'un revenu citoyen de 850 euros par mois pour tous ceux qui ne disposent pas de ressources. Un coût estimé à 30 milliards d'euros, financés par la croissance et "une hausse des impôts pour les 3% de Français les plus riches".
"Aucune inquiétude pour obtenir des signatures"
Interrogé sur une éventuelle crainte de ne pas recueillir les 500 signatures de maires nécessaires pour se porter candidat à une élection présidentielle, Dominique de Villepin s’est montré plus que confiant : "je n’ai aucune inquiétude aujourd’hui". L’ancien Premier ministre a précisé qu’il avait commencé à les recueillir, sans vouloir dire combien.
"Clearstream ne pèsera pas sur mon projet politique"
Alors qu’il est jugé en appel dans l’affaire Clearstream à partir du 2 mai, Dominique de Villepin a assuré que "ce procès ne pèserait pas sur son projet politique". "C’est un rendez-vous et je m’y rendrai avec beaucoup de sérénité", a assuré l’ancien Premier ministre, regrettant toutefois "l’acharnement du parquet". Le leader de République solidaire a également précisé qu’il n’avait pas évoqué l’affaire Clearstream, lors de sa récente rencontre avec son rival Nicolas Sarkozy. "Il n’y a rien à discuter", a-t-il tranché sur Europe 1.
"Je me rendrai au tribunal serein" :
Dominique de Villepin a conseillé à Nicolas Sarkozy de "changer de gouvernement ou de chef de gouvernement et de changer de politique", pour éviter "une sanction qui se profile de plus en plus" pour la présidentielle. Pour l'ancien Premier ministre, il n'y a "pas de dynamique politique" au sein de la majorité, et pour "redonner une dynamique, il n'y a pas 36 solutions : la première, c'est changer de gouvernement ou de chef de gouvernement, la deuxième c'est de changer de politique".
"Ne pas rejouer le scénario de l'Irak en Libye"
En ligne de mire, la politique d’immigration menée par le gouvernement, notamment la dernière position de la France sur une suspension provisoire des accords Schengen mais surtout la politique étrangère menée par le chef de l’Etat en Libye. "Sarkozy n’a pas raison d’aller à Benghazi" a estimé dimanche l’ancien ministre des Affaires étrangères. "On voit bien qu’on est en train ou qu’on risque de rejouer le scénario de l’Irak" (…) "Je ne veux pas que dans dix ans, des soldats français meurent en Libye", a-t-il lancé.