Une fillette avait été grièvement blessée en juin dernier lors d'affrontements entre la police et des jeunes du quartier des Tarterêts, la cité est à nouveau secouée par une flambée de violence, notamment entre jeunes et forces de l'ordre. Trois policiers ont été légèrement blessés le week-end dernier après avoir été pris à partie par une quarantaine de jeunes. Jeudi, ce quartier de Corbeil-Essonnes a reçu la visite de Claude Guéant, comme l'avait annoncé Europe 1. Une visite express de trente minutes environ, sans croiser d'habitants de la cité.
Le ministre de l'Intérieur était accompagné de Serge Dassault, l'ancien maire UMP de Corbeil-Essonnes. Et de 150 agents des forces de l'ordre pour assurer leur proche. Claude Guéant a annoncé l'envoi en renfort d'une demi-compagnie de CRS.
"Ça devient inquiétant"
Plus aucun bus ne circule depuis lundi au milieu des grandes tours des Tarterêts. Trois d'entre eux ont été caillassés en quelques jours. Chaque semaine, des voitures sont incendiées et les affrontements entre bandes rivales ont repris de plus belle, explique José Kinkela, représentant d'une association d'habitants du quartier. "Il y a des moments où c'est calme, et des moments où ça repart. Des familles se font agresser chez elles, dans leur appartement. Ça devient inquiétant", explique-t-il, désemparé. "La mairie est absente, les politiques sont absents. Il n'y a plus rien", dénonce-t-il au micro d'Europe 1.
"Comme si nous étions en temps de guerre"
Dans la rue, les jeunes passent le temps par petits groupes. Beaucoup d'entre eux survivent grâce aux trafics, reconnaît un éducateur. A quelques mois de la présidentielle, certains ont aussi sans doute envie de se faire entendre, explique-t-il.
En cause aussi, ces intervention policières à répétition, et de plus en plus musclées, constate Bony, un habitant de la cité qui observe régulièrement la scène depuis sa fenêtre. "On voit de plus en plus la police débarquer avec des gros moyens. Et ça tire de tous les côtés. Ces jeunes essaient de montrer qu'ils n'ont plus peur. C'est devenu un jeu. C'est comme si nous étions en temps de guerre", s'inquiète-t-il au micro d'Europe 1.
Mercredi en milieu d'après midi, une trentaine de policiers casqués a encore débarqué, flashball à la main. Ils sont venus dégager les carcasses de voitures volées ou brûlées. C'était chose faite avant l'arrivée du ministre de l'Intérieur.