Alors que le droit de vote des étrangers aux élections locales semble repoussé aux calendes grecques, les socialistes entendent mettre la pression sur l'exécutif. Après "l'appel des 75", du nom des 75 députés socialistes qui avaient exhorté, le 17 septembre, François Hollande et le gouvernement Ayrault à accélérer la cadence, une pétition nationale est aujourd'hui lancée par Jean-Christophe Cambadélis.
"Il faut cesser de tergiverser"
"Il faut cesser de reculer, de tergiverser, de biaiser !", écrit le secrétaire national et ancien candidat au poste de premier secrétaire du PS, en, guise d'introduction, rappelant que le droit de vote des étrangers fait partie des promesses du candidat Hollande et qu'il a été élu "en étant clair" sur ce sujet.
"Nous soussignés, demandons que la parole du peuple soit respectée (…) "Le droit de vote est un point d'appui pour l'intégration laïque", peut-on lire dans la pétition mise en ligne, mardi, sur le site Internet du député de Paris. "Nous n'abandonnerons pas ! Nous voulons le vote des étrangers", conclut le texte.
Au Congrès de Toulouse, on en a parlé
Jean-Christophe Cambadélis n'est pas le premier à rappeler au gouvernement ses engagements, alors que la mise en place de ce droit de vote pour les municipales de 2014 semble plus que jamais compromise. Invitée de Radio Classique, il y a une semaine, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, avait reconnu à demi-mots, que la réforme ne serait pas présentée au Parlement en 2013, contrairement à ce qu'avait affirmé Jean-Marc Ayrault.
Au Congrès du PS à Toulouse, le week-end dernier, plusieurs ténors socialistes ont mis la pression sur l'exécutif. Plus ou moins frontalement. Ainsi, Benoît Hamon a-t-il pris soin de rappeler que l'engagement de François Hollande en faveur du droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales n'était "pas ouvert à la négociation". A la tribune, Martine Aubry et Elisabeth Guigou ont rappelé leur attachement à cette réforme, souhaitant qu'elle soit applicable en vue des municipales de 2014.
Pétition contre pétition
Harlem Désir, lui-même, a évoqué le sujet, devenu véritable casse-tête pour le gouvernement. "Oui, nous nous battrons pour le droit de vote des résidents étrangers aux élections locales. C'est une question de fraternité, d'égalité et de dignité républicaine, a martelé le nouvel homme fort de Solférino. "Nous irons chercher la conviction de chaque citoyen, de chaque parlementaire", a-t-il promis. Désormais, ce sera pétition contre pétition. Celle de l'UMP, lancée le 19 septembre, a été signée par 188.876 personnes.