Lydia Gouardo, violée et maltraitée pendant 28 ans par son père, avec qui elle a eu six enfants, a vu son préjudice reconnu par la justice. La Commission d'Indemnisation des Victimes d'Infractions (CIVI) a accordé lundi à cette femme, aujourd'hui âgée de 46 ans, une provision de 100.000 euros. Et ses six enfants vont être indemnisés à somme égale.
"Je suis très contente car ils ont enfin reconnu que mes enfants sont de Raymond Gouardo", s'est réjoui Lydia Gouardo. "Je suis contente d'être reconnue", a-t-elle martelé, mardi sur Europe 1.
Le "test ADN", demandé par le parquet lors d'une audience en octobre afin de savoir si les enfants de Lydia sont issus d'une relation avec son père Raymond Gouardo, "n'a pas été retenu", a affirmé son avocat, Maître Rabier.
La justice "a fait son oeuvre", c'est "la première fois que la justice reconnait le préjudice de Lydia généré par les actes criminels de Raymond Gouardo", a précisé Me Rabier. "Les expertises médicales de Lydia vont avoir lieu et nous reviendrons devant la CIVI liquider définitivement le préjudice moral et corporel. Je demande à ce qu'il y ait une intervention des pouvoirs publics et des autorités locales" pour son relogement, afin "qu'elle puisse se reconstruire", a rappelé Me Rabier.
A Meaux, puis à Coulommes, en Seine-et-Marne, Lydia Gouardo a subi de la part de son père des viols, séquestrations et actes de barbarie, de 1971 à 1999, date de la mort de ce dernier. De Raymond Gouardo, qui n'était pas son père biologique mais l'avait reconnue, elle a eu six garçons, nés entre 1982 et 1993, sans que les services sociaux ni la justice ne se portent à son secours.