Oui, Lance Armstrong a avoué. Oui, le plus grand cycliste américain a confessé avoir pris de l'EPO, de la testostérone et pratiqué des transfusions sanguines. Oui, "LA" a reconnu avoir menti et entretenu ce mensonge pendant des années. Mais au-delà des mots, Stephen Bunard, synergologue et spécialiste de la communication a scruté à la loupe les gestes de l'Américain. Pour Europe1.fr, il livre l'analyse non verbale du "Armstrong show".
"L'aplomb et l'arrogance habituels chez Armstrong"
Tout au long de l'interview (à revoir en intégralité sur le site oprah.com), "on a retrouvé les éléments corporels et gestuels de Lance Arsmtrong : son aplomb habituel teinté d'une certaine vigilance mais pas vraiment une grande repentance". Les conseillers de l'Américain avaient très certainement briefé leur champion mais difficile de contrôler ses réactions physiques.
Alors oui, parfois on retrouve "un léger sentiment de culpabilité". "Il y a parfois la moue de la honte", poursuit Stephen Bunard, synergologue mais "globalement, on le sent sur la réserve en permanence. On était dans un grand show à l'américaine mais on n'a pas eu un véritable acte de contrition à l'américaine".
Vigilance, retrait et analyse
"Durant l'interview, il a souvent regardé fixement Oprah, sans trop de clignement de paupières. Ça c'est l'aplomb. Sa tête penche légèrement vers la droite, ça c'est de la vigilance. La tête penche vers l'avant, synonyme de léger retrait. Enfin, il présente majoritairement à Oprah la partie droite de son visage, autant de signes de l'analyse".
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Autre élément gestuel d'Armstrong, "la bouche en huitre". "Ses lèvres rentrent régulièrement à l'intérieur de sa bouche. Cela veut dire qu'il exerce un contrôle sur ce qu'il dit". Malgré le rapport détaillé de l'agence antidopage américaine (Usada) qui avait déclaré qu'Armstrong avait mis au point "le programme de dopage le plus sophistiqué" dans l'histoire du sport. Stephen Bunard, synergologue et spécialiste de la communication ne l'a pas retrouvé dans la gestuelle du coureur américain. "Quand Oprah lui demande s'il était à la tête de tout le système, Armstrong s'est gratté la tête à droite. Cela signifie que c'est compliqué et qu'il n'était peut-être pas tout seul". Il n'était peut-être pas le "parrain du dopage", le gros caïd qui a agi tout seul.
"Manipulateur et content de lui"
"Au-delà du jeu de dopes, il y a peut-être aussi un jeu de dupes", poursuit Stephen Bunard. "Quand on divise son visage en deux, on aperçoit un léger sourire sur le côté gauche. Il se réjouit intérieurement. On sent qu'il a gardé son côté manipulateur et content de lui".
Si on a retrouvé le Lance Armstrong habituel, toujours sûr de lui, telle une "machine" à gagner, "on l'a également senti parfois moins à l'aise, moins dans ses souliers. Mais pas assez pour faire vraiment passer de gros regrets".
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