Millar le plus malin. Et un, et deux, et trois, et quatre Britanniques vainqueurs sur le Tour 2012 ! Après le trio Sky Cavendish-Froome-Wiggins, c'est au tour de David Millar (Garmin) de s'imposer. Les quatre coureurs retenus pour la course en ligne des Jeux olympiques de Londres ont donc tous gagné sur ce Tour... Vendredi, l'Ecossais l'a emporté à Annonay-Davézieux, à l'issue de la plus longue étape du Tour (226 kilomètres) et d'un sprint à deux avec le Français Jean-Christophe Péraud (AG2R-La Mondiale). Les deux coureurs s'étaient isolés de leurs trois compagnons d'échappée (le Français Cyril Gautier, le Croate Robert Kiserlovski et l'Espagnol Egoi Martinez) à un peu de deux kilomètres du but. Le quintette, qui a roulé plus de 130 kilomètres en tête, était issu de l'échappée matinale de 19 coureurs qui s'était dessinée dans le premier col de la journée, le col du Granier.
Millar bat Péraud au sprint :
Un parcours hors des clous. David Millar est un coureur repenti. En 2004, l'Ecossais avait été suspendu deux ans pour dopage. Depuis son retour dans le peloton, en 2006, et plus encore depuis son transfert dans l'équipe Garmin, en 2007, Millar est devenu l'un des plus fervents défenseurs de la lutte antidopage. Devenu un autre coureur, Millar, qui avait déjà remporté deux étapes sur le Tour (en 2002 et 2003), ne refuse pas pour autant de revenir sur son passé. "Il ne faut pas oublier, je suis un ex-dopé, mais aujourd'hui, je suis propre", a-t-il déclaré au micro de France Télévisions. Et l'Ecossais de rappeler qu'en ce 13 juillet 2012, "on commémore le 45e anniversaire de la mort de Tom Simpson". Le coureur britannique avait succombé sur les pentes du mont Ventoux, sous l'effet conjugué de la chaleur, de l'effort intense et de la prise d’amphétamines.
Les Français manque la passe de trois. Après Thomas Voeckler mercredi et Pierre Rolland jeudi, la France du cyclisme est passée tout près d'une troisième victoire en trois jours. Péraud a été battu au sprint par Millar. Et l'équipe Europcar, elle, a même manqué la passe de trois puisque Cyril Gautier, coéquipier de Voeckler et Rolland, était de l'échappée. "J'ai essayé de gagner, j'ai essayé de jouer avec eux", a-t-il expliqué à l'arrivée. "On disait toujours "jamais deux sans trois", mais le Tour est encore long et on (Europcar) essaiera encore".
Wiggins, le nouveau boss. C'est un comportement que n'aurait pas renié Lance Armstrong, omnipotent vainqueur du Tour entre 1999 et 2005. A 500 mètres du sommet du col du Grenier, à plus de 145 kilomètres du but, le maillot jaune en personne, le Britannique Bradley Wiggins, est sorti de ce qu'il restait du peloton. Partis à l'avant, Jérôme Coppel (Saur-Sojasun) et Christophe Kern (Europcar) n'en ont pas cru leurs yeux. Oui, c'était bien Wiggins qui était dans leurs roues. Cette attaque, purement gratuite puisque le Britannique a été repris au sommet, était surtout un moyen de réaffirmer son autorité, sur le Tour d'abord, mais peut-être aussi au sein de son propre team, alors que son équipier Christopher Froome avait attaqué, jeudi, dans La Toussuire. A l'arrivée, "Wiggo" s'est justifié au micro de France Télévisions : "c'était pour aider l'équipe en roulant sur Coppel". Vraiment ?
La guigne pour Moncoutié. Parti en chasse derrière les échappés dans le col du Grand-Cucheron, la première difficulté du jour, David Moncoutié (Cofidis) a lourdement chuté dans la descente, s'abîmant tout le côté gauche (cuisse, genou, tibia) sur les gravillons. Après être resté plusieurs minutes sur le bas-côté de la route, prostré, le quadruple meilleur grimpeur de la Vuelta a abandonné ce qui était son onzième et dernier Tour de France.
Pinot en lutte. Deuxième de la grande étape alpestre, jeudi, au sommet de la Toussuire, le jeune Français Thibaut Pinot, 22 ans, a connu un jour sans, vendredi. Distancé dans le col du Granier, le coureur de la FDJ-BigMat a bénéficié de l'aide de son coéquipier Jérémy Roy dans le final de la montée. Après avoir rejoint un groupe de 25, les deux coureurs de Marc Madiot sont revenus dans le peloton après 30 kilomètres de poursuite.
Un clash Goss-Sagan. Le sprint du peloton, arrivé à 7'53" du vainqueur du jour, a été animé. Dans un duel à deux (encore) pour les points du maillot vert, l'Australien Matthew Goss (Orica-GREENEDGE) a changé de trajectoire à quelques mètres de la ligne, gênant considérablement le Slovaque Pete Sagan. Le coureur de la Liquigas a exprimé son mécontentement avant d'obtenir réparation par le jury des commissaires via le déclassement, logique, de Goss.