Wiggins, à jamais le premier. Les livres d'histoire retiendront le nom de Bradley Wiggins. A 32 ans, le Londonien est devenu dimanche le premier coureur britannique à remporter le Tour de France, en 99 éditions. "Un gamin anglais rêve de lever la FA Cup (la Coupe d'Angleterre en foot ndlr) mais moi, je me disais plutôt qu'être sur le Dauphiné ou le Tour ce serait un rêve, je savais ce que ces courses représentaient." Ces deux courses, le leader de l'équipe Sky les a désormais remportées toutes les deux. Ce Tour 2012 restera comme le Tour britannique puisque Wiggins l'a emporté dans une équipe anglaise, Sky, et devant un de ses compatriotes, Christopher Froome, deuxième à 3'21". Et maintenant, direction Londres et les Jeux olympiques...
Un succès atypique et commenté. Ce Tour 2012 restera comme atypique, et pas seulement en raison de la nationalité de son vainqueur. "Ce qui est tout à fait inédit, c'est qu'un triple champion olympique sur piste gagne le Tour de France. Il y a un parallèle avec Cadel Evans qui venait lui aussi d'une autre discipline. C'est la confirmation que d'autres filières, le VTT l'an dernier, la piste cette année, peuvent mener aux plus grands succès sur la route", souligne le directeur de l'épreuve, qui considère que la victoire de Wiggins est "une victoire à la façon de Miguel Indurain". C'est-à-dire à base de contre-la-montre et sans grand panache, diront certains. "Le Tour est un peu plus humain", précise Wiggins. "Si les gens veulent voir d'incroyables envolées solitaires de 220 km dans les montagnes, peut-être n'est-ce plus possible. C'est peut-être un ennui mais ça n'empêche pas certains de dire que je suis dopé."
Cavendish sans rival. La fête a été totale, dimanche, pour les Sky puisque la dernière étape, qui reliait Rambouillet aux Champs-Elysées sur 120 km, a été remportée par Mark Cavendish. C'est la première fois qu'un champion du monde en titre s'impose sur la plus belle avenue du monde. Le sprinteur britannique, parfaitement emmené par son équipe dans le final, et notamment par le maillot jaune en personne, a signé son troisième succès sur ce Tour, son deuxième en trois jours. Il s'agit également de sa quatrième victoire de rang sur les Champs-Elysées (un record) et son 23e bouquet en carrière sur la Grande Boucle.
Cavendish réussit la passe de quatre sur les Champs :
Hommage aux anciens. Comme le veut la coutume, la dernière étape du Tour a été une longue procession jusqu’aux Champs-Elysées avec photos de rigueur. Si l'équipe Sky est entrée en tête dans Paris, c'est l'Américain George Hincapie (BMC) qui était devant au premier passage sur la ligne. L'Américain, 39 ans, participait cette année à son 17e Tour de France. Il était à l'arrivée, dimanche, pour la 16e fois consécutive. D'autres anciens sont sortis du peloton, mais pour la gagne, comme Jens Voigt (Radioshack). Mais, avec des équipes de sprinteurs à l'unisson pour rouler derrière, le sprint massif était inévitable.
Pinot, un sacré benjamin. Dixième, le Français Thibaut Pinot (FDJ-BigMat), benjamin du peloton et âgé de 22 ans et 54 jours, est devenu dimanche le coureur le plus jeune à intégrer le Top 10 depuis... 1947 ! Cette année-là, le Belge Raymond Impanis avait pris la 6e place du Tour à l'âge de 21 ans et 8 mois. Pinot, également vainqueur d'étape à Porrentruy en Suisse, est le symbole d'un Tour réussi pour le cyclisme français. Egalement vainqueur d'étape, à La Toussuire, Pierre Rolland (Europcar) termine 8e au général. Quant à Thomas Voeckler, double vainqueur à Bellegarde-sur-Valserine et à Bagnères-de-Luchon, il a réussi là où il avait échoué en 2011, à savoir monter sur le podium final sur les Champs-Elysées. Quatrième l'an dernier au général, l'Alsacien ramène cette année le maillot à pois du classement de la montagne.