Paris tient sa revanche. Battue en 2005 par Londres pour l'organisation des Jeux olympiques 2012, la Ville Lumière a cette fois triomphé aux dépens de la capitale du Royaume-Uni dans la conquête des... Gay Games 2018. Il s'agit même d'une double revanche puisqu'à l'époque, en 2005, Paris avait également candidaté sans succès pour être la ville hôte des Gay Games 2010. A défaut de JO d'été, la France aura donc ses Gay Games du 4 au 12 août 2018. Mais en quoi consistent-ils ?
Un idéal de tolérance. Les Gay Games ont été créés au début des années 1980 par un athlète américain, Tom Waddell, qui a participé au décathlon des Jeux olympiques de Mexico en 1968. Son idée : élargir le concept des Jeux avec la notion de tolérance. A l'origine, les Gay Games s’appelaient même les Gay Olympics. "Le but de la Fédération internationale des Gay Games (organisatrice de l'événement, ndlr) est de favoriser et d'augmenter l'estime de soi des gays et lesbiennes tout autour du monde et de susciter le respect et la compréhension dans le monde non-gay, principalement à travers un événement sportif et culturel international qui se tient tous les quatre ans, et communément appelé Gay Games." Les deux premières éditions des Gay Games, en 1982 et 1986, ont eu lieu à San Francisco, haut lieu de la communauté homosexuelle. Paris sera la troisième ville européenne à les accueillir après Amsterdam (1998) et Cologne (2010).
Des Jeux ouverts à tous. Malgré leur appellation, les Gay Games ne sont pas réservés aux homosexuels ou bisexuels. Tout le monde peut y participer, sans distinction d'âge, de religion, de nationalité et donc d'orientation sexuelle. La principale différence avec les Jeux olympiques tient à la nature des participants. En effet, aucune condition de performance n'est requise. De fait, le nombre d'athlètes inscrits est aussi, voire plus important qu'aux Jeux olympiques. "Nous espérons fédérer plus de 15.000 participants", a ainsi insisté Michel Geffroy, coprésident du comité de candidature. Ils étaient 10.568 athlètes à participer aux derniers JO de Londres.
Un esprit décalé et festif.La nature des disciplines varie assez peu par rapport aux Jeux olympiques : voile, tennis, basket, badminton, etc. Mais on retrouve également des sports plus "exotiques", comme le body-building, le bowling ou la danse et même des disciplines hivernales comme le patinage artistique ou le hockey-sur-glace. A ce propos, il fut même envisagé en 1986 d'organiser des Gay Games d'hiver avant que l'idée ne soit abandonnée faute de logistique suffisante. Compte-tenu de l'ouverture des compétitions à tous, les épreuves sont avant tout un prétexte à une grande fête avec des concerts et des manifestations artistiques. A la fin de chaque groupe d'épreuves (natation, patinage), les athlètes se lâchent lors de galas décalés, dans l'esprit de la Gay Pride. Cet esprit de fête, loin des sponsors et du gigantisme des JO, avait été vanté par le groupe Europe-Ecologie-Les-Verts et apparentés du conseil de Paris, qui avait milité pour l'accueil des Gay Games.
Une vitrine pour Paris ? L'attribution des Gay Games à Paris est une victoire pour la ministre des Sports, Valérie Fourneyron, qui avait fait le déplacement à Cleveland, où avait lieu la désignation de la ville-hôte et qui accueillera l'édition 2014. C'est aussi une opportunité pour Paris, si l'on en croit la première adjointe au maire, Anne Hidalgo (PS) : "je me réjouis que nous puissions accueillir cet événement international majeur, ouvert à toutes et tous, fédérant des athlètes du monde entier et consacrant les valeurs d'égalité, de solidarité et de tolérance. Paris sera au rendez-vous de ce grand moment sportif et convivial." Sa rivale UMP dans la course à la mairie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a elle aussi accueilli cette nouvelle avec satisfaction : "les #GayGames à Paris ! Félicitations à toute l'équipe de @ParisGames2018 et rendez-vous en 2018 pour une grande fête du sport !", a-t-elle tweetté. La cérémonie d'ouverture est prévue au stade Jean-Bouin et celle de clôture à la Villette. Rendez-vous en 2018 !