Permis de conduire : la réforme va-t-elle assez loin ?

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et Anne-Laure Jumet , modifié à
AU VOLANT - La loi Macron, actuellement en discussion à l’Assemblée, prévoit de réduire les délais d’attente pour passer le permis.

Passer le permis de conduire relève du parcours du combattant en France : le délai d'attente moyen pour se présenter à l'examen était de 98 jours en 2013, soit plus du double de la moyenne européenne. La loi Macron, actuellement en débat à l’Assemblée nationale, s’attaque donc à cet épineux problème. Une réforme qui multiplie les pistes avec un double objectif : raccourcir les délais et réduire la facture, qui avoisine actuellement les 1.600 euros. Visiblement insuffisant aux yeux de la droite, qui dénonce une réforme "incomplète". En attendant la fin de l'examen de ce texte, prévu vendredi, Europe 1 vous résume les principaux changements prévus.

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Redéployer les inspecteurs du permis de conduire. Diviser par deux le délai d’attente nécessite un plus grand nombre d’inspecteurs. La loi Macron prévoit donc de les libérer d’une de leurs missions, l’examen du code de la route et du permis poids lourds, pour qu’ils puissent se concentrer sur l’examen du permis voiture.

Pour permettre ce redéploiement, la réforme envisage de confier cette épreuve théorique à des organismes privés agréés. Cela permettrait de libérer 170.000 places pour passer le permis de conduire mais les législateurs redoutent que ce passage au privé ne se traduise par une hausse de la facture. La loi prévoit donc d’encadrer ces frais pour éviter tout dérapage. Quant au passage du permis poids-lourds, il serait confié à l'Education nationale.

Faciliter la conduite supervisée pour réduire la facture. Si le permis de conduire coûte si cher en France, c’est aussi parce que les candidats confrontés à des délais très longs doivent prendre des heures de conduite supplémentaires pour ne pas perdre la main. Facturée entre 35 et 55 euros, cette heure de conduite peut rapidement alourdir la facture.

Une alternative existe déjà, la location de voitures à double commande, mais elle n’est pas disponible sur tout le territoire. La réforme prévoit donc d’introduire une autre solution, baptisée conduite supervisée, à ne pas confondre avec la conduite accompagnée. Dès qu’il aura ses 20 heures de formation, le candidat pourrait prendre le volant avec, à ses côtés, un conducteur qui a au moins cinq ans de permis. Une solution qui ne nécessiterait pas de disposer d’une voiture à double commande mais d’un véhicule classique.

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Créer un Comité d'apprentissage de la route pour mieux dialoguer. Les députés ont par ailleurs adopté mercredi soir la création d’une instance réunissant les principaux acteurs de la filière, sous l’égide du ministère de l’intérieur. Objectif de ce Comité d'apprentissage de la route : favoriser le dialogue et "se saisir de la question des zones tendues en examinant toutes les solutions permettant d'accentuer les effets de la réforme".

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