Coupe du monde : les cinq choses à retenir de la démonstration de la Belgique face à la Tunisie

Les "Diables rouges", en jaune, ont déjà inscrit huit buts dans cette Coupe du monde, dont la moitié par Romelu Lukaku.
Les "Diables rouges", en jaune, ont déjà inscrit huit buts dans cette Coupe du monde, dont la moitié par Romelu Lukaku. © Kirill KUDRYAVTSEV / AFP
  • Copié
, modifié à
Impressionnants offensivement, les "Diables rouges" ont fait craquer la Tunisie (5-2), samedi à Moscou. Avec, à la clé, une qualification pour les huitièmes (à 99,9999%).

De principal outsider dans cette Coupe du monde, la Belgique a réussi, d'un coup d'un seul, à se faire une place chez les favoris. Contre la Tunisie (5-2), samedi à Moscou, les "Diables rouges" ont impressionné offensivement, à l'image de Romelu Lukaku et d'Eden Hazard, tous deux auteurs d'un doublé. Après leur victoire inaugurale face au Panama (3-0), les voilà un pied trois-quarts en huitièmes de finale. À l'inverse, la Tunisie, avec deux défaites consécutives, n'a plus guère d'espoir.

Tout pour l'attaque ! Un coup d'œil au tableau d'affichage suffit pour comprendre que ce match a avant tout été un spectacle offensif. La Belgique, désormais co-meilleure attaque du Mondial avec l'hôte russe, n'avait d'ailleurs jamais marqué autant dans une rencontre de Coupe du monde. Le capitaine Eden Hazard a d'abord ouvert la voie sur un penalty litigieux (1-0, 6e, voir plus bas), signant même un doublé en seconde période, d'un superbe enchaînement poitrine-crochet-but (4-1, 51e), tout comme Romelu Lukaku (2-0, 16e, 3-1, 45e+3). Entré peu après l'heure de jeu, Michy Batshuayi a également participé à la fête (5-1, 90e). En première période, Dylan Bronn avait entretenu un semblant de suspense pour la Tunisie en réduisant l'écart, 109 secondes après le premier but de Lukaku (2-1, 18e). Wabhi Khazri, a revanche, n'a sauvé que l'honneur (5-2, 90e+3).

Des buts, des buts, et toujours des buts

Un nouveau record a été battu à l'occasion de ce Belgique-Tunisie : en 27 matches, aucun 0-0 n'a encore eu lieu dans cette Coupe du monde. Cela n'était encore jamais arrivé.

Les autres chiffres donnent le tournis : 23 tirs (pour 45 attaques) côté belge, 15 (pour 39 attaques) côté tunisien. Preuve, néanmoins que le 3-4-3 choisi par Roberto Martinez, avec au milieu Kevin De Bruyne et Axel Witsel, pas les joueurs plus défensifs du monde, n'offre pas toutes les garanties derrières. Au sélectionneur espagnol de montrer que son équipe est capable de tenir face à une opposition plus conséquente que le petit Panama, ou que cette Tunisie un brin limitée. Le dernier match de ce groupe G contre l'Angleterre, jeudi, devrait apporter des premiers éléments de réponse.

Lukaku comme Maradona. Une frappe du gauche à ras-de-terre à l'entrée de la surface (16e), puis une merveille de ballon piqué (45e+3). Avant même le retour aux vestiaires, Romelu Lukaku s'était offert quelques records. Déjà double buteur face au Panama (3-0), l'attaquant de Manchester United est ainsi devenu le premier joueur à inscrire un doublé lors de deux matches consécutifs de Coupe du monde, depuis un certain...Diego Maradona, en 1986

Le natif d'Anvers bat déjà le record de buts inscrits par un joueur belge sur une seule édition, et devient co-détenteur du nombre de buts inscrits en phase finale de Coupe du monde en compagnie de son ancien coach Marc Wilmots, avec cinq buts. Meilleur buteur de l'histoire des Diables Rouges avec désormais 40 réalisations, Lukaku devient également le meilleur buteur belge en phase finale de tournoi majeur (Coupe du monde et Euro), avec sept buts (1 lors du Mondial 2014, deux à l'Euro 2016, et quatre lors de cette Coupe du monde, à égalité avec Cristiano Ronaldo). Ah oui, pour la petite précision : Romelu Lukaku a 25 ans…

Sorti touché au "ligament externe de la cheville gauche" (59e), selon son sélectionneur, il devrait cependant être mis au repos pour le dernier match face à l'Angleterre. D'autant que la qualification, sauf incroyable concours de circonstances, est déjà assurée.

Batshuayi première. Enfin… Son remplaçant à la pointe de l'attaque, l'ancien Marseillais Michy Batshuayi, a quant à lui inscrit son tout premier but en Coupe du monde, d'une volée depuis la gauche de la surface de réparation (90e). Mais "Batsman" s'est surtout distingué par son obstination face au but… ou ses ratés, c'est selon.

L'attaquant du Borussia Dortmund est entré à la 68e minute. La suite : une sortie de Farouk Ben Mustapha dans ses pieds (75e), une frappe cadrée sauvée sur sa ligne par Meriah (76e), un tir à bout portant sur la transversale (79e), une frappe détournée par Ben Mustapha (81e), avant la délivrance, donc… Et une nouvelle frappe, hors cadre cette fois, dans la foulée (90e+1).

Maudit, Michy ? "Bon, c'était le marabout de qui ça ?", a-t-il tweeté, mort de rire, à peine cinq minutes après la fin du match.

La VAR fait (encore) débat. Avec tout ça, on en oublierait presque le premier but, inscrit par Eden Hazard. Le Belge bousculé par Syam Ben Youssef à l'extrême limite de la surface, s'est vu accorder un penalty par l'arbitre central, conforté dans son choix par ses collègues de l'assistance vidéo. Oui mais voilà, sur les images, le contact semble avoir eu lieu légèrement à l'extérieur. Le doute est en tout cas permis.

"Je n'ai pas vu la séquence en vidéo mais si la VAR dit qu'il y avait faute, pour moi c'est bon", a réagi, beau joueur, le sélectionneur de la Tunisie, Nabil Mâaloul, après le match. Et d'ajouter : "Même si le pénalty n'avait pas été accordé, l'équipe belge aurait pu marquer plus de buts s'il n'y avait pas eu notre gardien qui a très très bien joué". VAR ou non, 13 penalties ont déjà été accordés dans cette Coupe du monde (en 27 matches, avant le Corée du Sud-Mexique). Soit autant que sur les 64 matches de l'édition 2014...

La Tunisie joueuse, mais trop naïve pour continuer. Face à l'attaque de feu belge, la Tunisie n'a pas tenu longtemps, mais n'a pas démérité. Paradoxalement, elle a même été plus plaisante à voir jouer que face à l'Angleterre, qu'elle avait pourtant tenu en échec, jusqu'à un deuxième but d'Harry Kane dans le temps additionnel (2-1). "Sur notre premier match on nous a reproché de mettre l'accent sur la défense et de ne pas assez attaquer, aujourd'hui on nous reproche nos erreurs de défense. Pour moi on a été ridicules vu la physionomie et le score. Prendre une débâcle 5 à 2, c'est ridicule. On n'a pas été ridicule quand on voit la possession (52/48 pour la Belgique), mais athlétiquement on n'a pas suivi", a toutefois constaté Nabil Mâaloul, sans chercher d'excuse.

Et pourtant, il aurait pu mettre en avant les blessures de ses deux défenseurs en première période, à savoir Dylan Bronn (24e) et le Caennais Syam Ben Youssef (41e), tous deux sortis sur civière. Sauf miracle, les "Aigles de Carthage" en ont fini avec ce Mondial. Il leur restera un dernier match, jeudi face au Panama, pour faire honneur aux plus de 15.000 supporters présents samedi à Moscou.