C'est un livre qui risque de faire du bruit. Au micro de Patrick Cohen, Christophe Ono-dit-Biot, directeur adjoint de la rédaction de l’hebdomadaire Le Point, a raconté dimanche sur Europe 1 son interview avec le cinéaste américain Woody Allen, qui signe une autobiographie disponible en français à partir du 3 juin. Dans cette entrevue avec le journaliste, Woody Allen a notamment évoqué les accusations d'agression sexuelle portées à son encontre.
Dans Soit dit en passant, paru aux éditions Stock, Woody Allen consacre en effet plusieurs pages aux accusations portées par Dylan Farrow, sa fille adoptée avec Mia Farrow, son ex-femme. Dylan Farrow affirme avoir été abusée sexuellement par Woody Allen en 1992, alors qu'elle était âgée de sept ans. Le cinéaste, âgé de 84 ans, a toujours réfuté ces accusations. Woody Allen n'a fait l'objet ni de mise en examen, ni de jugement.
Mia Farrow "folle de rage"
Interrogé par Christophe Ono-dit-Bio, Woody Allen est revenu sur sa version des faits : selon lui, il s'agit d'une vengeance personnelle de Mia Farrow qui n'aurait pas accepté la liaison de son compagnon avec son autre fille adoptive, Soon-Yi Previn. "Quand Mia Farrow découvre la liaison de Woody Allen avec sa fille adoptive, elle devient absolument folle de rage", explique le journaliste. "Il n'est extraordinairement pas tendre avec Mia Farrow".
La réputation de Woody Allen a été sérieusement ternie aux États-Unis en raison de cette affaire d'agression sexuelle. Dans cette interview au Point, il se souvient ainsi des réactions partagées dans le milieu du cinéma. Si "des gens ont été de son côté comme Pedro Almodóvar ou Javier Bardem", affirme Christophe Ono-dit-Biot, d'autres ont été plus frileux. Woody Allen "cite un certain nombre de gens qui lui ont dit : 'Je pense que tu n'as rien fait. Je suis tout à fait d'accord avec toi mais je ne peux pas le dire. Si je le dis, ma carrière est foutue'", rapporte le journaliste.
"Aussi branché [qu'un] régime à base de chou kale"
Selon Christophe Ono-dit-Biot, Woody Allen va même plus loin. "Dire qu'on ne voulait pas tourner avec moi était aussi branché que la dernière formule de régime à base de chou kale", aurait dit Woody Allen au journaliste. "C'était devenu tendance à Hollywood de dire que l'on ne voulait pas tourner avec lui alors même que tous ces gens qui refusaient en avait rêvé pendant toute leur vie", résume Christophe Ono-dit-Biot.
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Le journaliste décrit un homme "lucide" et détaché du regard des autres. "Je me fiche totalement que la postérité retienne de moi que j'étais un grand cinéaste ou un grand pédophile. On peut dire que je suis un serial killer ou un braqueur de banque, mes films sont faits", aurait confié le cinéaste à Christophe Ono-dit-Biot.