Elle est la fille d'Un gars une fille, alias Alexandra Lamy, qui a débarqué à 21 ans de sa province d'Alès pour arriver place de la Concorde. C'est près de la grande roue qu'elle a donné rendez-vous à Nikos Aliagas pour lui montrer son Paris, alors qu'elle est à l'affiche du premier film de Franck Dubosc, Tout le monde debout.
Deux auditions pour Galabru pour débuter. Elle se souvient de son arrivée : "Un copain de mon papa avait un tout petit appartement à côté du BHV avec des toilettes sur le palier. Il devait être 11h du soir, j’ai posé mes valises et je suis allée voir Paris. J’ai longé le Louvre. Je suis arrivée place de la Concorde toute seule. J’ai trouvé ça merveilleux", raconte-t-elle, avant d'être prise d'une sorte de vertige, face à cette ville dans laquelle elle ne connaissait personne et où elle rêvait de devenir actrice. Pour réussir, elle ne s'était pas fixée de limite de temps. Son père, si : un an. Elle fait le Cours Florent, la commedia dell'arte, le studio Pygmalion, avec des petits boulots à côté. Et quelques temps après la ligne rouge fixée, elle entend parler d’une audition pour une pièce de théâtre de Michel Galabru. Elle la passe deux fois, se fait remarquer la seconde. "Et j’ai démarré comme ça", dit-elle.
Un scénario "gonflé". Son prochain film, réalisé par Franck Dubosc, sortira le 14 mars. "On s’était rencontré avec Franck il y a très longtemps", se souvient l'actrice. "Quelques années plus tard, il m’a proposé son scénario et j’étais très flattée." Dans ce long-métrage, Franck Dubosc campe un séducteur qui se retrouve, après un concours de circonstances, dans un fauteuil roulant. Mais pour draguer une femme, il va faire croire qu'il est bel et bien handicapé. Tout se complique, quand il rencontre la sœur de cette femme, jouée par Alexandra Lamy qui, elle, est bel et bien dans un fauteuil.
"Il tombe amoureux et ne sait plus comment lui dire que lui n’est pas handicapé", décrit la comédienne. "Quand j'ai lu le scénario, j'ai trouvé ça gonflé. Parce que faire de l’humour sur le handicap, ça fait toujours un peu peur et en fait, tout était dans le scénario. C’était drôle, touchant", estime-t-elle, tout en ayant pris conscience durant le tournage de la difficulté à se déplacer en fauteuil, chez soi, et qui plus est à l'extérieur. Elle trouve d'ailleurs "dingue qu'à Paris, il n'y ait qu'une seule ligne" accessible aux personnes en fauteuil. "On avance, mais il y a encore beaucoup de travail à faire", glisse-t-elle.
Le tournant du Théâtre de l’Atelier. Le métro, elle ne le prend "plus beaucoup", avoue-t-elle, même si, en fin de balade, elle prend une rame pour se rendre au Café Breizh, dans le Marais, pour déguster une galette complète. Mais avant, c'est en taxi qu'elle amène Nikos Aliagas, dans le 18e arrondissement, 1, place Charles Dullin, devant le Théâtre de l’atelier. Ils y croisent Patrick Timsit qui y joue en ce moment Le livre de ma mère. Tous deux sont des comédiens comiques qui vont vers plus d’introspection.
"C'est un endroit extrêmement important dans ma vie professionnelle, personnelle", décrit la comédienne. "J’y ai joué une pièce qui s’appelait La Vénus au phacochère" début 2013. Un monologue appris en un mois. "Cette pièce a été importante. On me connaissait beaucoup dans la comédie. On l’a beaucoup joué, j’ai fait une grosse tournée, la presse est venue et d’un coup, ça m'a tamponné un peu comédienne."