Leur histoire a commencé "sur une valse-musette à l'envers". Mercredi dans Ça pique mais c'est bon, Charles Aznavour est revenu sur sa rencontre avec Édith Piaf, en 1946. Dans un bal, la Môme s'approche du jeune Aznavour alors en train de danser. "Elle m'a posé la question : 'et ça, tu peux le faire aussi à l’envers ?'". Banco, le chanteur tient le pari. "Elle a demandé à ce qu’on enlève le tapis. Le pianiste s’est mis au piano et on a valsé", se souvient-il. "On s’est reconnus comme des enfants de la rue. C'était le premier contact et on ne s’est jamais plus quittés", sourit Charles Aznavour.
"L'amitié amoureuse". Le chanteur emménage avec Édith Piaf, pour qui il assure des fonctions aussi variées que chauffeur, homme à tout faire ou confident. Cette proximité et cette grande complicité n'ont pourtant pas fait naître d'idylle entre la star et l'apprenti. "J’ai vécu non pas avec elle mais chez elle. Ses amants, je les ai tous connus", se remémore-t-il en riant. Entre eux, pas d’ambiguïté. "Il y a cette expression très belle dans la langue française, 'l'amitié amoureuse'. C’est un peu moins que de l’amour et un peu plus que de l’amitié", glisse l'interprète de La Bohème.
Édith Piaf "avait prédit mon succès". Aux côtés de la Môme, Charles Aznavour a compris que "la simplicité et l'humilité étaient les plus belles des choses". "Il ne faut pas se prendre pour ce qu’on n’est pas, on est toujours au-dessous de ce qu’on croit être", estime avec sagesse le chanteur de 92 ans. Mais Édith Piaf, morte en 1963, voyait loin pour Aznavour. Avec pudeur, le chanteur confie : "Elle avait prédit mon succès. Elle m'avait dit : 'tu feras une carrière plus grande que Montand'".