Après la barre, les planches. L’avocat pénaliste Éric Dupond-Moretti se produira pendant un mois, à partir de janvier prochain, pour un seul en scène, au Théâtre de la Madeleine* à Paris. "Ce n’est pas le comédien que vous verrez sur les planches, ce n’est pas un rôle de composition. Je viens raconter ce qu’est mon métier", explique "Acquittator", lundi au micro de Matthieu Belliard sur Europe 1.
"On a des comportements manichéens". "J’essaie modestement de redéfinir ce qu’est la liberté, comment elle se perd par les temps qui courent, et comment dans notre époque hyper moralisatrice, on a des comportements manichéens qui nous obligent à nous positionner : à être pour, à être contre, sans nuance et sans tolérance", détaille Eric Dupond-Morretti.
Celui qui a notamment défendu Abdelkader Merah regrette de vivre dans "une époque où le communautarisme est renforcé : c’est la guerre des sexes, c’est la guerre de tout, il y a les pro et les antis, et je trouve que c’est inquiétant. On vivait différemment autrefois. Sans être dans le passéisme, il faudrait retrouver un peu de cette légèreté", plaide-t-il.
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"La trouille au ventre". Éric Dupond-Moretti assure pour autant ne pas faire de sa montée sur scène une tribune politique, ou alors "politique dans le sens où on s’intéresse à la cité". Et si ce n’est pas la première fois qu'"Acquittator", joue les comédiens - il a déjà incarné un juge d’instruction dans Chacun sa vie de Claude Lelouch -, il assure avoir "la trouille au vente" à l'idée de se produire au théâtre pour la première fois. "Mais c'est un trac très différent de celui de l’avocat, qui lui est toujours présent car les enjeux sont colossaux", assure-t-il.
*Éric Dupond-Moretti à la barre, du 22 janvier au 24 février, au Théâtre de la Madeleine, à Paris.