Il était Renaud Lepic dans la série à succès Fais pas ci, fais pas ça, ou encore Claude, alias La Prune, dans le film Le prénom. Il est surtout Guillaume (Emmanuel Marie de Quengo) de Tonquédec à l'état civil. Invité dans Il n'y a pas qu'une vie dans la vie, l'acteur qui joue actuellement la pièce La vraie vie au Théâtre Edouard VII a évoqué son image et admis jouer de son côté gendre idéal.
"C'est pas mal d'être un Monsieur tout-le-monde". Guillaume de Tonquédec semble être au clair avec son image et bien se connaître. Entre 20 et 25 ans, il raconte avoir joué des adolescents puis avoir vécu un vide sidéral au cinéma jusqu’à 38-40 ans, en se rattrapant au théâtre. "Je n’étais plus le jeune fils, l’ado, parce que je ne ressemblais plus à ça physiquement. Pour autant, je n’avais pas encore la tête du père. Le passage des âges peut être compliqué. Pour ça, le théâtre est formidable parce que c’est d’abord la convention. Si vous dîtes que vous jouez un vieillard, on vous croit tout de suite." Le comédien a conscience d'avoir un physique qui rassure, qui a d'ailleurs collé à ses rôles un brin bourgeois. "Longtemps, j'ai pensé que mon physique était plutôt un handicap. Je me suis dit 'Avec une tête aussi lisse, est ce que je vais pouvoir faire quelque chose ?' En fait c’est pas mal d’être un monsieur tout-le-monde. Maintenant, je pense que c’est un réel atout pour jouer des rôles plus complexes. J’en joue beaucoup", confie-t-il.
"Matière extraordinaire". Le comédien ne dirait pas non à un personnage moins lisse. "On est tous transgressif, on fait tous des cauchemars la nuit, on sait qu’on va mourir un jour. C’est le travail de l’acteur de montrer ce secret, ce mystère parce qu’on est tous mystérieux." Il se verrait même incarner Xavier Dupont de Ligonnès, cet homme introuvable depuis la mort de sa femme et de ses quatre enfants en 2011, faisant de lui le suspect numéro 1 de l'affaire. "Ce qui m’intéresse c’est qu’il a un prénom un visage et un corps cet homme-là. Et il est peut-être toujours existant. C’est un mystère. Il est un être humain comme nous. Pourquoi on peut dévisser d’une telle façon ?", s'interroge le comédien. "Il y a en nous peut-être un Dupont de Ligonnès qui sommeille. On peut peut-être tous le devenir. C’est un personnage d’une atrocité fascinante. Le secret d’un personnage comme celui-là est une matière extraordinaire pour un acteur", estime-t-il tout en se doutant qu'incarner un tel rôle obligerait à "y laisser des plumes".