Elle a mis un terme à sa carrière il y a cinq ans et aujourd'hui encore, Katsuni est l'actrice de films pornographiques la plus célèbre de France. Pourtant, "je suis pudique et réservée, encore aujourd'hui", assure Céline Tran de son vrai nom, chez Christophe Hondelatte sur Europe 1 jeudi.
"Je voulais être invisible." Pour elle, tout a commencé un soir de mai 1998 dans une boîte de nuit à Grenoble. A cette époque-là, Céline est une jeune fille de 19 ans effacée, timide, un peu coincée. "Je m'habillais tout en noir. J'étais un peu Mercredi Addams (personnage de La Famille Addams, ndlr). Je n'étais pas la moche de la classe mais en tout cas, moi, je voulais être invisible", se souvient-elle.
Alors étudiante à Sciences Po, elle rencontre Stella, go-go danseuse qui la fascine avec son show. C'est donc comme go-go danseuse qu'elle débute sa carrière, parallèlement à ses études. Deux ans plus tard, en novembre 2000, elle tourne dans son premier film pornographique pour "Penthouse" et devient alors Katsuni.
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Entre temps, elle abandonne ses études et embrasse donc une carrière d'actrice pornographique. La première personne avec qui elle évoque tout cela est une amie, Aurélie. "Ça ne te ressemble pas du tout", réagit cette dernière. Mais avec le masque de Katsuni, l'ado timide et réservée que Céline était, n'existe plus.
Elle l'a fait parce qu'elle aimait ça. Ce n'est qu'en 2004, alors qu'elle a 25 ans, que ses parents découvrent ce que leur fille est devenue. Et quand son père lui demande pourquoi elle fait ce métier, la réponse de Céline Tran est limpide : "Pour le plaisir papa !" Oui, Katsuni aime son métier. Contrairement à ce que dit le titre de son livre, Ne dis pas que tu aimes ça (Fayard), Céline Tran le dit et l'assume.
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"La seule manière d'être bien avec soi-même est de vivre ses choix pleinement" et "pour être heureux, il faut faire ce qu'on aime", confie-t-elle à Christophe Hondelatte. "Quelque soit le type de métier, faire quelque chose où on ne se sent pas à sa place, il n'y a rien de pire. Il faut savoir pourquoi on se lève le matin. Et moi, comme mon intention était de vivre du plaisir, d'explorer, de découvrir mon corps et de le partager, c'était très simple", ajoute-t-elle.
Et pendant sa carrière, Céline Tran a dû faire face à de nombreuses réactions, notamment de la part de féministes la qualifiant de femme objet. "Je ne me dis pas féministe parce que je ne suis pas militante. Mais pour moi, la meilleure lutte, c'est l'épanouissement", répond-elle.
Elle a arrêté parce qu'elle n'aimait plus ça. Finalement, Katsuni a quitté le monde de la pornographie en 2013. Une décision sans appel, pour une sortie aussi radicale que l'avait été son entrée dans ce milieu. Elle n'aimait plus ça, tout simplement. Pour le plus grand malheur de certains fans : "Il y en a qui me disent que je leur manque."
Céline Tran confie d'ailleurs avoir "beaucoup de tendresse pour eux". "Ça m'a toujours excité de penser que les gens se masturbaient sur mes scènes", confie t-elle. Elle explique d'ailleurs parfois ressentir une certaine gêne chez ses interlocuteurs. "C'est très mignon, très touchant. Souvent, plus les gens se sont masturbés sur moi, plus ils sont gênés", lâche-t-elle dans un éclat de rire.