511 romans français et étrangers vont se disputer dans les semaines qui viennent les faveurs des lecteurs. 3:26
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Céline Brégand
"Les Inrocks" ont sorti mercredi leur numéro spécial rentrée littéraire, en partenariat avec Europe 1, dans lequel le magazine sélectionne ses favoris. Les romans, cette année, sont traversés par "la crise, la précarité et l'uberisation du monde", a constaté la rédactrice en chef de l'hebdomadaire, mercredi, dans "Culture Médias".
INTERVIEW

Le monde littéraire est dans les starting-blocks. Au total, 511 romans français et étrangers vont se disputer dans les semaines qui viennent les faveurs des lecteurs. Comme pour chaque rentrée littéraire, les Inrocks sortent leur numéro spécial, et leur sélection, en partenariat cette année avec Europe 1 et en kiosques depuis mercredi. Nelly Kaprièlian, rédactrice en chef littérature des Inrocks, a constaté mercredi sur Europe 1 que les romans de cette rentrée étaient particulièrement traversés par la crise et la précarité en France. 

Coup de cœur pour les romans de Zeniter et Mauvignier

Le coronavirus n'a pour l'instant pas eu beaucoup d'influence sur les romans de la rentrée, tant en termes de nombre (seulement 13 romans de moins qu'en 2019) qu'en termes de thématiques. "On ressent la façon dont les écrivains voient la France en crise. Et la France n'a pas attendu le virus pour être en crise", note Nelly Kaprièlian. 

En 2020, les grèves, les manifestations, ou encore les gilets jaunes ont inspiré les écrivaines et les écrivains. "Les romans sont marqués par la crise, la précarité, l'incertitude, la France des 'gilets jaunes', une uberisation du monde… Je trouve que les auteurs sont particulièrement traversés par ce climat", appuie la rédactrice en chef. Un climat qui inspire les auteurs et les autrices qui "s'approprient cette thématique" ou qui laissent "infuser cette atmosphère dans leurs romans".

Nelly Kaprièlian cite par exemple le roman d'Alice Zeniter Comme un empire dans un empire (éditions Flammarion), qui "interroge l'engagement politique des jeunes aujourd'hui". Mais aussi Laurent Mauvignier avec Histoire de la nuit, aux Éditions de minuit, qui "plonge une sorte de corps étranger dans une France très précaire, une France rurale en déshérence" et qui "crée une tension magistrale".