En France, elle est Laura Weissbecker, Strasbourgeoise d'origine, que vous avez peut-être aperçue dans Les Poupées Russes de Cédric Klapisch. Mais en Chine, elle est Bai Luna ("blanche rosée du matin féminine"), une actrice "bankable" et adulée, qui a partagé l'affiche de Chinese Zodiac avec l'acteur Jackie Chan. Un film que près de 23 millions de Chinois sont allés voir. Elle publie Comment je suis devenue chinoise aux éditions de La Nuée Bleue et raconte à Thomas Sotto que rien ne semblait gagné au départ, car la Française ne maîtrisait ni les arts martiaux, et ne parlait pas un mot de chinois.
"On m'a demandée si j'avais peur du vide". Comment une Strasbourgeoise peut-elle devenir une immense star en Chine ? "J'avais fais un casting trois ans plus tôt", se souvient Laura Weissbecker. "C'est Jackie Chan qui a voulu me voir", raconte celle qui pourtant n'avait aucune compétence en chinois et pas plus en arts martiaux. "Je parlais anglais couramment grâce à mes études faites aux Etats-Unis", explique l'actrice qui confie toutefois avoir menti sur une chose pour obtenir le rôle : "On m'a demandé si j'avais peur du vide. J'ai répondu que non, alors que ça me terrorise !".
"En Chine, une actrice est vieille après ses25 ans". Adulée en Chine, Laura Weissbecker explique son succès par le modèle occidental qu'elle représente : "Je suis la Chinoise idéale de type occidental", affirme-t-elle. "J'ai la peau très blanche, des cheveux blonds, sans compter l'accent français quand je parle chinois". Autre point important : Laura Weissbecker, âgée de 32 ans, ne donne pas son âge en Chine : "Ils sont très durs avec ça. Une actrice est vieille dès qu'elle dépasse ses 25-30 ans", regrette l'actrice.
Regardez la bande-annonce du film :
"Je vis bien le fait d'être peu connue en France". L'Alsacienne, qui vit désormais à Los Angeles, a été récompensée à Macao du prix du meilleur jeune espoir féminin en 2013, l'équivalent des Césars chinois. En France, elle reste pourtant inconnue. Aucun problème pour Laura Weissbecker qui le vit bien : "Je suis très nature, je prends les choses comme elles viennent". Et pour mieux s'intégrer aux équipes de cinéma chinoises avec lesquelles elle tourne, la jeune femme a appris le chinois, qu'elle parle couramment. "Les équipes ne parlent pas anglais et du coup j'étais obligée", sourit-elle, avant de remercier l'équipe d'Europe 1 de son accueil... en chinois, bien sûr.