Les chiffres romains ne seront plus mis en avant par le musée Carnavalet. 1:30
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Angèle Chatelier, édité par Jonathan Grelier , modifié à
A Paris, les musées Carnavalet et du Louvre ont décidé de revoir, dans certains cas précis, la numérotation antique, ou chiffres romains. "Le choix assumé est de proposer un parcours accessible à tous en permanence", indique Carine Rolland, adjointe à la maire de Paris en charge de la culture, mercredi au micro d'Europe 1.

Faut-il forcément vulgariser pour rendre l'art et l'Histoire plus accessibles ? Oui, répondent les deux musées parisiens Carnavalet et du Louvre. Car une petite révolution est en cours dans leurs couloirs : les deux musées ont pris la décision de revoir, dans certains cas, la numérotation antique, c'est-à-dire les chiffres romains. Ils estiment que trop de visiteurs ne savent plus les lire. Sylvie, 45 ans, semble ainsi bien embêtée lorsqu'on lui demande d'écrire 1990 en chiffres romains. "Pour moi, c'est un peu compliqué sincèrement", explique-t-elle au micro d'Europe 1. "Parce que je les ai oubliés. Ça fait longtemps, ça renvoie à l'enfance et on n'est plus enfants malheureusement."

Les siècles lâchent les chiffres romains, pas les rois et reines

Au musée Carnavalet, pour les siècles, "l'usage des chiffres arabes a été privilégié dans l'ensemble du parcours en français et en anglais". Le musée avance que "les dates évoquées sont très nombreuses et cela permet de lire des contenus homogènes". Il souligne également que "ce choix correspond à des usages de plus en plus fréquents dans de nombreux musées à travers le monde".

Par ailleurs, le musée a opté pour un "dispositif de médiation destiné à rendre la visite plus accessible et inclusive" pour les personnes en situation de handicap. Pour ce parcours, qui est complémentaire au parcours "classique", les chiffres romains sont proscrits. Ce qui représente donc "une exception de 37 occurrences sur les 3.000 textes" de l'établissement.

Une meilleure accessibilité

Tout ceci vise à une accessibilité universelle, souligne Carine Rolland, adjointe à la maire de Paris en charge de la culture. "D'habitude, les musées proposent des parcours différenciés aux enfants et parfois aux personnes en situation de handicap. Là, le choix assumé est de proposer un parcours accessible à tous en permanence", indique-t-elle. "Il me semble que ça va dans le sens d'une ouverture très bénéfique pour l'avenir de ce musée."

En revanche, pour les noms de rois, "l'usage des chiffres romains a été conservé dans tous les textes du musée [Carnavalet], soit près de 3.000" au total. Louis XVI va donc bien rester Louis "croix-v-bâton", comme dans le sketch des Inconnus. Pareil au Louvre, où on conservera la dénomination en chiffres romains pour les rois et les reines. Une décision qui convient à Sacha, un jeune garçon de huit ans passionné d'histoire. "Je connais jusqu'à 100. 100, c'est un C. 50, je crois que c'est un L. Je les ai appris à peu près la moitié chez moi et la moitié à l'école." Les occasions d'utiliser ce savoir seront désormais plus rares.