Sur cette icône sont représents Saint-Serge et Saint-Bacchus. 1:37
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Nina Droff , modifié à
À partir de ce mercredi, les visiteurs du Louvre pourront découvrir cinq icônes byzantines peintes au VIe et VIIe siècle. Au total, 16 œuvres ont été exfiltrées du musées de Khanenko à Kiev afin de les protéger du conflit russo-ukrainien. Des œuvres d'une rareté inestimable. 

Cinq icônes byzantines dorées, peintes il y a 1.400 ans, ornent les murs bleus et jaunes du musée du Louvre. Ces œuvres arrivent tout droit du musée de Khanenko à Kiev. 16 tableaux ont été exfiltrés d’Ukraine pour être protégés des bombardements, mais aussi des coupures d’électricité et du froid.

Ces icônes byzantines font partie des plus vieilles au monde. Certaines viennent même du Monastère Sainte-Catherine, du Mont Sinaï en Égypte. "Nous avons très peu d’icônes de cette époque. La plupart ont été brûlées lors de la crise iconoclaste. Elles sont donc très précieuses et très rares", indique Maximilien Durand, spécialiste des arts byzantins au Louvre. Le chercheur estime qu'"une opération d’urgence s’imposait pour les protéger".

Une exfiltration secrète

L’opération d’exfiltration de ces œuvres a été pilotée par le Louvre dans le plus grand des secrets. "Quand le conflit a commencé à s’inscrire dans la durée, nous avons commencé à envisager une sortie de ces œuvres", explique Laurence des Cars, directrice du musée. "C’était très compliqué. Les œuvres ont traversé la Pologne, l’Allemagne, le convoi était protégé par l’armée".

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La vierge à l'enfant, datant du VIe siècle, provient du Monastère Sainte-Catherine du Mont Sinaï
Crédit : Nina Droff/Europe 1 

Il a également fallu faire preuve d'ingéniosité. "Nous avons aussi dû fabriquer des caisses spéciales pour pouvoir transporter ces œuvres", ajoute Valéry Freland, de la fondation ALIPH qui travaille pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit. "C’était une opération très minutieuse", indique-t-il. 

Ces icônes byzantines seront visibles au Louvre jusqu’au 6 novembre 2023 et seront par ailleurs étudiées dans les laboratoires du musée pour la première fois de leur histoire. "Nous sommes honorés d’accueillir ces œuvres, on en prendra soin le tant qu’il faudra et, en attendant, on racontera à nos visiteurs une partie de l’histoire du patrimoine ukrainien", conclut Laurence des Cars.