1:35
  • Copié
avec AFP , modifié à
L'année 2023 a été marquée par le retour des spectateurs dans les salles de cinéma en France avec 180,76 millions d'entrées sur l'année soit une hausse de fréquentation de 18,9% par rapport à 2022. Deux productions françaises font plus de quatre millions d'entrées. 

Soulagement dans les salles de cinéma françaises : le retour des spectateurs se poursuit à bon rythme après la pandémie de Covid, avec 180,76 millions d'entrées en 2023 soit une hausse de fréquentation de 18,9% par rapport à 2022, selon le CNC mardi. "La fréquentation dans les salles françaises en 2023 confirme la puissante dynamique enclenchée l'an passé", observe Dominique Boutonnat, président du Centre national du cinéma et de l'image animée, dans un communiqué.

 

Si l'année qui vient de s'achever représente un nouveau rebond par rapport aux 152,02 millions d'entrées de 2022 (+59,2% par rapport à 2021), les résultats restent de 13,1% inférieurs à la moyenne des années 2017 à 2019, qui ont été parmi les meilleures depuis cinquante ans pour le cinéma français (207,95 M). La France, où les restrictions sanitaires dans les salles ont été levées en 2023, "réussit la meilleure reprise parmi les pays comparables grâce à la diversité des œuvres proposées, particulièrement françaises, et l'engagement de nos salles de cinéma", remarque également Dominique Boutonnat.

Le top 5 des films les plus vus fait la part belle aux blockbusters américains ("Super Mario Bros", "Barbie", "Avatar : la voie de l'eau", qui dépassent 5 millions d'entrées, et "Oppenheimer") mais deux productions françaises dépassent les 4 millions : "Astérix et Obélix : L'empire du milieu" (4e du classement avec 4,45 M) et "Alibi.com 2" (6e avec 4,18 M). "Super Mario Bros, le film", réalisé par Aaron Horvath et Michael Jelenic, a été le plus gros succès, avec 7,15 millions d'entrées depuis sa sortie le 5 avril.

Bonne santé des films français

"Ce qui a vraiment marché, ce sont les films qui avaient des propositions narratives très tranchées", a indiqué à l'AFP Eric Marti, spécialiste chez Comscore, société d'analyse d'audience, vendredi. La part du marché des films français se maintient à 39,8% (71,9 millions d'entrées), face à 41,3% des films américains (74,7 M). "On est un des pays avec la part de marché la plus élevée pour le cinéma local, bien loin devant le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Espagne ou l'Italie", souligne le CNC auprès de l'AFP.

Impactée par la crise sanitaire puis en 2023 par la grève des scénaristes et des acteurs à Hollywood, l'offre américaine n'a cependant "pas retrouvé le volume de sorties des années pré-Covid avec 81 films (68 en 2022), contre 127 films en moyenne chaque année sur la période 2017 à 2019", rappelle l'instance dans son communiqué.

Avec les deux volets des "Trois mousquetaires" (près de 5 millions d'entrées cumulées), le film d'animation pour enfants "Miraculous" (1,6 M), la Palme d'or "Anatomie d'une chute (1 ,2 millions) ou encore "Tirailleurs" avec Omar Sy (1,1 M) parmi les films français les plus vus, l'année écoulée est "réjouissante puisque la diversité des succès français montre que tous les publics sont revenus dans les salles de cinéma", ajoute Eric Marti.

Un excellent été 

Dans le détail, la fréquentation a égalé son niveau d'avant crise sanitaire au mois d'avril (18,5 millions d'entrées, +0,1% par rapport à la moyenne 2017-2019) et s'en encore approchée en mai (11,2 M, -2,5%). L'été a été particulièrement bon, porté par les sorties simultanées des très attendues "Barbie" et "Oppenheimer" (13,8 M, +9,3% en juillet). La suite a été "plus difficile avec des niveaux d'environ 20% inférieurs à ceux d'avant crise, notamment en raison de la Coupe du monde de rugby", selon le CNC.

Dans un contexte de forte inflation, les opérations tarifaires du Printemps du cinéma et de la Fête du cinéma ont "rencontré un large succès avec deux semaines à plus de 3,5 millions d'entrées". A titre de comparaison, à fin novembre 2023, l'Allemagne enregistrait une fréquentation de 83 millions d'entrées (-14% par rapport à la moyenne 2017-2019), l'Italie de 63 millions (-22%) et l' Espagne de 68 millions (-24%), selon les estimations de Comscore partagées par le CNC. Le marché américain accuse encore un retard de 21% de ses recettes et le Royaume-Uni de 13%, note enfin l'instance.