Les "Nanas" de Niki de Saint Phalle présentées au Grand Palais

© 2014 Niki Charitable Art Foundation, All rights reserved / Photo : Philippe Cousin
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EN IMAGES - Le Grand Palais à Paris consacre une rétrospective à l'œuvre de la sculptrice, figure de liberté et de féminisme. 

De Niki de Saint Phalle, peintre, sculptrice et réalisatrice, née en 1930 et disparue en 2002, on connaît surtout les "Nanas", ces sculptures de femmes aux formes généreuses et aux couleurs éclatantes. Après une enfance aux Etats-Unis, cette autodidacte franco-américaine, revient s'installer en France. D'abord mannequin pour Vogue ou pour Elle, la jeune femme se met à la peinture. C'est le début d'une importante carrière, marquée par la subversion et la créativité. Le Grand Palais, à Paris, propose de redécouvrir, à travers plus de 200 œuvres et archives, toutes les facettes de son travail, joyeux mais aussi souvent violent et engagé. Une exposition à découvrir dès le 17 septembre, jusqu'au 2 février 2015.

Dolorès 1966-1995

© 2014 Niki Charitable Art Foundation, All rights reserved

Explosion de couleurs. Devant les œuvres de Niki de Saint Phalle, c'est la joie qui monte. Ses sculptures sont toujours très expressives, très colorées.

Vue du Jardin des Tarots

© Laurent Condominas

Ses "Nanas", notamment, sont fascinantes par la chaleur des formes et des tons. Ses œuvres dévoilent sans détour les émotions de l'artiste, sa peine, sa violence, ou sa tendresse et s'adressent à notre sensibilité. 

Leaping Nana

© 2014 Niki Charitable Art Foundation, All rights reserved

La Promenade du dimanche 1971

© 2014 Niki Charitable Art Foundation, All rights reserved / Photo : Christian Baur

L'art par les tirs à la carabine. Dans les années 60, Niki de Saint Phalle emploie pour peindre, une méthode bien à elle : celle du tir à la carabine. Elle se met alors à tirer sur des toiles et fait exploser des poches de peintures qui se déversent sur le tableau en train de se faire. Ce geste, elle le trouve "excitant et sexy", mais aussi "tragique", explique-t-elle alors. L'artiste retourne sa propre violence contre le tableau. La toile devient la victime, elle saigne. Durant ces performances, l'artiste invite aussi les spectateurs à tirer à la carabine sur des poches de couleur.

Avant-gardiste. Niki de Saint Phalle aime aussi se mettre en scène. Avant même la libération des femmes dans les années 70, elle résiste à la domination masculine. Elle construit l'image un peu scandaleuse d'une jolie femme, carabine à la main, qui défie les valeurs imposées. Elle devient ainsi à ses propres yeux, l'héroïne qu'elle rêvait d'être.

Autoportrait

© 2014 Niki Charitable Art Foundation, All rights reserved / Photo Laurent Condominas

Autoportrait, vers 1958-1959. 141x141x10cm - peinture et objets divers sur bois.

L'artiste, féministe, pénètre peu à peu dans le cercle étroit des grands artistes masculins de l'époque : Christo, Yves Klein ou encore Jean Tinguely, avec qui elle se marie en 1971. Leur collaboration a duré 30 ans, jusqu'à la mort de Tinguely, en 1991.

Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely à l’atelier

© 2014 Niki Charitable Art Foundation, All rights reserved

Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely à l’atelier ; photographie de Harry Schunk, 1963. 

Niki de Saint Phalle n'a cessé de provoquer la société à travers l'art. Le patriarcat, la violence de l'époque, elle n'a rien épargné. "Je suis devenue une terroriste de l'art", explique-t-elle alors aux médias. Ses performances à Paris, mais aussi à Los Angeles ou encore à Milan, lui ont offert, de son vivant, une notoriété internationale.

Skull (Meditation Room) 1990

© 2014 Niki Charitable Art Foundation, All rights reserved / Photo : Michael Herling

 Skull (Meditation Room), 1990 - mosaïque de verre et de miroirs, céramique, feuille d’or.