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Aurélie Dupuy , modifié à
Le chanteur revient avec un nouvel album, "Paraître ou ne pas être". À la table des bons vivants, il a évoqué son rapport à la nourriture comme ses souvenirs de début de carrière.

C'est un Parisien pur jus qui a été connu pour la ville de San Francisco, dont il a fait une chanson. Mais Maxime Le Forestier aime surtout passer du temps dans sa maison du Loir-et-Cher, où il a composé avec son fils notamment, l'ensemble de son nouvel album, Paraître ou ne pas être. "Ça fait quarante ans que j'y suis et je commence à avoir des racines qui poussent alors que je suis Parisien et que je prends mon passeport pour passer le periph", ironise le chanteur qui était invité samedi de La Table des bons vivants. Sur Europe 1, il a évoqué ses goûts aussi bien culinaires que musicaux.

Coluche à la plonge

Le chanteur de Né quelque part fait volontiers partie des patients, ceux qui prennent leur temps. "Entre la fin de la première chanson et la livraison de la bande à la maison de disques, il s'est passé un peu plus de deux ans", glisse-t-il. "Il y a même des chansons qui m'ont pris 15 ans", comme Raymonde, ajoute-t-il, en riant.

Son enfance baigne dans la musique classique, sans chansons. Mais à 14 ans, il achète une guitare. "J'ai découvert Brassens et j'ai tout envoyé balader", s'amuse-t-il. Il se produit ensuite dans les bars et restaurants, comme Chez Bernadette où il fait la rencontre de Coluche. "J'ai connu Coluche maigre, il faisait la plonge Chez Bernadette. De temps en temps, il chantait du Bruant. C'est un des grands souvenirs de ma vie", raconte le musicien qui évoque ses 16 ans d'alors.

"Je suis un olfactif !"

Côté fourchette, il l'avoue sans culpabiliser : il est bien plus musicien que cuisinier. "J'aide et je déguste. Mais des tajines qui sont faites à la maison, sont faites avec du miel de chez nous", de sa ruche cultivée dans sa maison du Loire-et-Cher. La production est limitée, à dix pots par an actuellement. "C'est difficile. Il n'y a pas que les pesticides. C'est vrai, mais il y a aussi la météo", explique le chanteur qui décrit son appétit comme venant directement de son odorat.

"J'aime manger ce qui sent bon avant. Je suis un olfactif. Dans une cuisine qui sent bon, j'ai immédiatement faim de ce qui est en train de se cuisiner. Si vous me servez autre chose après, je vais être terriblement déçu !" Il pourra toujours demander quel est le vin qui accompagne le plat, en amateur ayant un faible pour le Menetou-Salon. Mais il l'assure, il ne faut pas lui servir de bulles : "la bulle fait roter le chanteur !"

Le questionnaire des bons vivants

Pour mieux le connaître côté fourchette, le chanteur a accepté de passer sur le gril des interrogations de Laurent Mariotte :

-Le goût de votre enfance ?

"La cancoillotte. Avec, on buvait de la frênette."

-Votre plus beau repas ?

"A Roanne. Chez Troisgros. C'est devenu un ami et un soir, je chantais à Roanne, je lui ai dit, si tu veux tu passes. Tu ne vas pas pouvoir voir tout le spectacle mais trois chansons en coulisses ! Il m'avait montré ses cuisines, il fallait bien que je lui montre les miennes. Il vient avec son épouse, ils regardent trois chansons, ils sont contents et ils rentrent faire le service. Je sors de scène, j'arrive chez lui, il me dit 'alors on mange', je lui ai dit 'mais Michel, je ne mange pas le soir après le spectacle sinon je vais devenir énorme. Je l'ai vu se décomposer." Le chef propose une salade. Nouveau refus. "Je l'ai vu se décomposer de plus en plus et avec, comme des larmes dans les yeux, il m'a dit 'une soupe ?' et là j'ai craqué. J'ai eu ce privilège de voir Michel Troisgros ouvrir son frigo et faire 'Bon !'. Elle était sublime cette soupe. Et la générosité avec laquelle il l'avait faite !"

-Votre pire repas ?

 "Un couscous avec des saucisses de Toulouse."

-Quel plat emmèneriez-vous sur une île déserte ?

"Une poule avec un œuf tous les jours !"

-Quel est l’ingrédient inutile en cuisine selon vous ?

"Je n'ai pas d'ingrédient inutile. J'ai juste une horreur pour l'expression 'sur', comme 'on est sur des saveurs boisées'. Vous me dites ça avant le repas, ça me gâche le repas."

-Quels sont les invités de votre dîner idéal ?

"Vous !"

-Quel est le dernier plat que vous avez cuisiné ?

"Des frites, à la belge. On épluche les patates avec les invités parce que c'est convivial. Je fais le découpage moi-même. Il faut absolument que les frites ne soient pas toutes pareilles. Ça se cuit dans du blanc de bœuf (graisse de bœuf) en double cuisson et ça se mange avec de la mayonnaise."

-Le mot de la FAIM ?

"Qu'est-ce qu'on boit avec ça ?"