Pass sanitaire dans les lieux culturels : "C'est la moindre des choses", défend Jacques Weber

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Pauline Rouquette
Au lendemain des annonces d'Emmanuel Macron concernant la vaccination et l'extension du pass sanitaire, notamment aux lieux culturels, l'acteur et réalisateur Jacques Weber, invité d'Europe 1, juge que ces mesures sont "la moindre des choses". Celui-ci estime que cela ne détournera pas le public de la culture.
INTERVIEW

Le pass sanitaire pour se rendre au théâtre ou au cinéma. C'est ce qu'a annoncé Emanuel Macron, lundi soir, lors de sa huitième allocution présidentielle depuis le début de la crise. Pour l'acteur et réalisateur Jacques Weber, invité d'Europe 1, mardi, cela ne freinera pas la dynamique mise en route dans le domaine de la culture. "Au contraire, c'est la moindre des choses", réagit-il, estimant qu'il faudrait encore aller plus loin.

Le pass sanitaire dans les lieux culturels ? "C'est tant mieux"

"C'est très bien", dit-il encore à propos de la décision de conditionner l'entrée des théâtres, cinémas et autres lieux culturels à la présentation d'un pass sanitaire. Dans tous les cas, ajoute Jacques Weber, "il y a une dynamique qui s'est mise en route, on le voit à Avignon, on le voit partout, donc c'est tant mieux", poursuit-il, ajoutant que plus on prendra de précautions, mieux ce sera.

"Je trouve qu'on pourrait être beaucoup plus radical que ça", abonde-t-il, évoquant la vaccination dont le caractère obligatoire ne choquerait pas. "Une fois pour toute, il faut que les gens sachent - qu'ils soient pour ou contre - que ça a toujours, et pour énormément de maladies, sauvé des millions et des millions de gens."

"Méfions nous de ces engouements"

S'il évoque une certaine dynamique depuis la reprise des spectacles et la réouverture des cinémas, Jacques Weber a du mal à parler d'un attachement particulier des Français au secteur culturel qui justifieraient de telles retrouvailles, après un an et demi de disette pour les artistes. "Méfions-nous de ces engouements", pointe-t-il. "On a bien vu que pour le cinéma, ça n'a duré que deux jours et ensuite ça s'est stabilisé : ce sont des effets normaux, des synergies évidentes", développe-t-il, "mais méfions-nous sur la longueur".

"Pour l'instant c'est heureux, mais si ça pouvait surtout développer la curiosité des gens : qu'ils aillent vers des spectacles, des films et des expos, où tout ne leur tombe pas tout cuit dans le bec, où il faut un peu se bouger… Ce serait formidable", poursuit Jacques Weber. "Ce serait magnifique, croisons les doigts, espérons-le", achève-t-il avec un optimisme peu convaincu. "Je n'en suis pas si sûr, car on sait très bien, hélas, que le phénomène culturel, le spectacle et l'univers du cinéma, n'intéressent réellement que peu de gens dans la population."