La réaction du gouvernement était attendue. Elle est intervenue mardi, par la voix de son Premier ministre. Édouard Philippe a invoqué le respect "scrupuleux" de "la loi" et de la "liberté d'expression" pour expliquer cette absence d'intervention contre la programmation du rappeur Médine en octobre prochain au Bataclan.
Une loi "très simple". "On peut se fixer comme règle simple (...) de vouloir en toute matière respecter la loi. Et la loi s'agissant d'un concert (...) est très simple : elle ne permet d'interdire que lorsque la programmation causerait un trouble manifeste à l'ordre public" en cas d'"incitation à la haine raciale", a détaillé le Premier ministre devant le Sénat. "Voilà les deux seuls fondements qui pourraient justifier une mesure. Nous respecterons donc scrupuleusement et la liberté d'expression, et la loi", a-t-il insisté en s'estimant "aussi attachés au respect de la loi qu'à la mémoire de ceux qui ont trouvé la mort ou qui étaient présents ce soir-là".
Interpellé par un sénateur LR. Édouard Philippe répondait à une interpellation du sénateur du Val-d'Oise Sébastien Meurant (LR) qui voit dans la programmation du rappeur "un scandale inouï et abject". "Que le rappeur diffuse sans jamais être inquiété des textes d'incitation à la haine est en soi problématique. Mais qu'il se produise au Bataclan (...) est évidemment un scandale beaucoup plus grand", a-t-il estimé en ajoutant que pour lui, "le pire réside dans l'absence de réaction des bien-pensants". Le chanteur havrais - Édouard Philippe a été maire du Havre de 2010 à 2017, ndlr - avait répliqué lundi en accusant l'extrême droite de chercher à "limiter la liberté d'expression".