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Nicolas Carreau, édité par R.Da.
En marge du Salon du Livre, une étude pointe les difficultés matérielles des auteurs, dont peu d’entre eux parviennent à vivre de leur plume.

Rendez-vous des écrivains et des amoureux de la lecture, le Salon du livre se tient jusqu'à lundi, porte de Versailles à Paris. Mais derrière cette vitrine, on trouve souvent des situations d’une grande précarité. Les écrivains français ne roulent pas sur l'or. Une étude pointe leurs difficultés matérielles, et rappelle qu’ils sont peu nombreux à vivre de leur plume.

Une situation qui se dégrade. En 2015, 90% des auteurs percevaient moins d’un Smic par mois pour vivre, selon une étude coordonnée par le ministère de la Culture. Depuis, la situation ne s’est guère améliorée, à en croire une étude menée par la Scam et la Société des gens de lettres (SDGL). En effet, 44% des auteurs estiment que leur situation matérielle s’est dégradée, et deux-tiers d’entre eux se disent contraints d’exercer une activité annexe pour subvenir à leurs besoins.

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Des publications mal assumées par les éditeurs. La balle est désormais dans le camp des éditeurs, accusés de trop publier. "On ne peut pas, d’un côté, publier un maximum d’ouvrages et ne pas être capables, de l’autre, d’en suivre l’exploitation. À un moment donné, il faut savoir assumer ce que l’on produit", réagit auprès d'Europe 1 Hervé Rony, le directeur général de la Scam.

Fortes inégalités. Et tous les auteurs ne sont pas logés à la même enseigne, puisqu’il existe de fortes disparités entre les différentes catégories : les auteurs jeunesses, par exemple, sont particulièrement mal lotis. "De notre côté, on n’y voit aucune justification, ça n’est pas plus simple, ça n’est pas plus facile. Il n’y a pas de raisons objectives qui fassent qu’un ouvrage jeunesse demande moins d’efforts à être rédigé et justifie moins de revenus", pointe Hervé Rony. Petite victoire néanmoins cette année : les auteurs ont obtenu d’être rémunérés pour leurs prestations diverses lors du Salon du Livre.