C’est sur fond d’hommage à Charlie Hebdo, que se tient de jeudi à dimanche le Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, qui a accueilli en 2014 plus de 200.000 personnes et dont Europe 1 est partenaire. Mais qu’est-ce qui définit vraiment une bande dessinée ? Pour beaucoup d’entre nous, la BD est une succession d'images avec des textes dans des bulles. Quelle différence alors avec des mangas ou des comics ?
>> A lire aussi : Festival d'Angoulême : l'hommage à Charlie Hebdo
Mathieu Charrier, journaliste culture à Europe 1, nous explique qu’il faut opérer une distinction entre "LA" bande dessinée et "LES" bandes dessinées.
Deux catégories. La première catégorie, qu’on appelle aussi le 9e art, englobe la BD franco-belge, le manga (les bandes dessinées japonaises, de "man" qui signifie "divertissant" et "ga" qui veut dire "image"), le comics (terme utilisé aux Etats-Unis où les premières bandes dessinées étaient pour l’essentiel comiques, à l’instar de Calvin et Hobbes. C'est d'ailleurs l'Américain Bill Watterson, père de "Calvin et Hobbes" qui avait remporté le Grand Prix d'Angoulême en 2014 )
Incroyable expo Bill Watterson, au festival BD d'Angouleme #FIBD@actudufauvepic.twitter.com/4jQGm7NhNf— Mathieu Charrier (@MaTCharrier) 28 Janvier 2015
En revanche, lorsqu’on évoque "LES" bandes dessinées, on fait référence à la bande-dessinée telle qu’on la connait en Europe, c’est-à-dire la BD franco-belge, Tintin, Astérix, Spirou. Elle se caractérise par une intrigue, un début, une fin, avec au milieu des dessins, très souvent à la ligne claire.
>> A lire aussi : Festival de BD d'Angoulême : qui a ses chances pour le Grand Prix ?
De nouveaux genres. Puis au fil du temps d’autres genres dans la bande-dessinée ont fait leur apparition : la BD d’investigation, le polar ou la BD de reportage par exemple. Cette dernière traite un sujet d’actualité, de société ou historique. Le Maltais Joe Sacco (Palestine, une nation occupée) ou encore l’Américain Art Spiegelman ("Maus") comptent parmi les grandes figures de la BD de reportage qui s’est développée ces quinze dernières années. La France n’est pas en reste avec des auteurs comme Guy Delisle ou Riad Sattouf.
Les bulles n’ont pas toujours existé. Par ailleurs, les bulles de BD n'ont pas toujours existé. Dans les premières bandes dessinées, (on considère qu’elles voient le jour au début du XIXe siècle avec les oeuvres de Rodolphe Topffer), les paroles se situaient en-dessous des cases, comme une sorte de légende. Difficile alors de savoir qui parlait…La bande-dessinée a pris son essor au début du XXe siècle lorsque les auteurs ont alors eu l’idée d’intégrer des bulles, qu’on appelle aussi des phylactères. Terme notamment emprunté à l’époque médiévale où sur les tableaux et les vitraux médiévaux, ils étaient le support de textes courts à haute valeur religieuse.
Réalisation : Maud Descamps