Banques : la crise appartient au passé

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Elles annoncent de confortables bénéfices mais sont vigilantes sur les si sensibles bonus.

Les banques françaises publient cette semaine leurs résultats pour l’année 2009, et les résultats sont positifs. Malgré la crise entamée à la rentrée 2008 et une année 2009 morose, BNP Paribas a quasi-doublé son bénéfice 2009, qui s’élève à 5,8 milliards d'euros. La Société Générale a annoncé jeudi un bénéfice net annuel de 678 millions d'euros.

BNP Paribas : un milliards de bonus

Ces bons résultats, réalisés en majorité sur les marchés financiers et non dans l’économie réelle, permettent aux banques de verser de confortables bonus. La BNP a provisionné 1 milliard d'euros pour les bonus de ses 4.000 traders. 500 millions seront versés en liquide en mars, soit "125.000 euros par personne" en moyenne, selon ses calculs. Le reste ne sera versé qu'en fonction des performances des activités concernées durant les exercices suivants.

"La BNP est bon élève et j'espère que l'ensemble des banques françaises vont suivre le même exemple pour qu'il y ait un peu de rigueur", a réagi la ministre de l’Economie Christine Lagarde. "Les activités ont été bien meilleures que l'année d'avant, deux fois meilleures d'après ce que je comprends et ils distribuent moins de bonus", a ajouté la ministre.

Le PDG de Société Générale sent venir la polémique

La Société générale a de son côté réalisé un bénéfice net annuel de 678 millions d'euros, certes divisé par trois. La banque est "confiante dans sa capacité de rebond", a déclaré son PDG, Frédéric Oudéa. La banque vient d’annoncer 250 millions d'euros de rémunération variable pour ses traders. Ils pourront recevoir environ 300 millions d'euros supplémentaires en actions dans les années à venir, sous réserve du respect de critères de performance.

Frédéric Oudéa a annoncé jeudi qu'il renonçait à son bonus, à ses stock-options et à ses actions gratuites pour l’année 2009. Arrivée à la tête de la banque en mai 2009, le PDG juge préférable que "ce soit les résultats de 2010 qui soient évalués par le conseil et rémunérés en conséquence".

Les bonus, une affaire sensible

Cette décision n’est pas sans rapport avec la grogne de l’opinion publique vis-à-vis des banques, qui ont été aidées par l’Etat fin 2008 et début 2009 à hauteur de 21,3 milliards d'euros, versés sous forme de prêts. Les banques françaises ont néanmoins reçu moins d’aides que d’autres banques étrangères, qui, elles, annoncent des bonus encore supérieures.

En contrepartie, les banques s'étaient engagées à soutenir l'économie, en continuant d'accorder des crédits aux ménages et aux entreprises. Mais le gouvernement avait dû convoquer les banques à la mi-août pour réaffirmer leur obligation de financer l’économie.

Paru en janvier 2010, le dernier baromètre KPMG-CGPME sur le financement et l’accès au crédit des PME indique qu’il n’y a toujours pas d'amélioration sur le front du crédit : 44% des dirigeants déclarent se restreindre dans leurs investissements.