Estrosi dit non aux délocalisations

  • Copié
, modifié à
Le ministre de l’Industrie est revenu sur Europe 1 sur une éventuelle délocalisation en Turquie de la production de la Clio de Renault.

"Je le dis fermement. Nous n’avons plus à accepter une politique qui consiste en permanence à délocaliser des emplois. J’ai à défendre les usines. J’ai à défendre les ouvriers. J’ai à défendre les ingénieurs. Je veux les réhabiliter", a assuré le ministre de l’Industrie dans Europe 1 soir. Christian Estrosi faisait allusion à l’actuelle polémique autour de Renault et d’une possible délocalisation de la production de la dernière Clio vers la Turquie.

Seulement, la polémique prend une envergure européenne. La Commission européenne, gardienne de la concurrence en Europe, a dit demander des explications du gouvernement français sur les pressions mises depuis quelques jours sur le constructeur français. La commissaire à la Concurrence, Neelie Kroes, évoque une "contradiction apparente" entre des déclarations de Christian Estrosi et les promesses faites par Paris en février dernier lors de la mise en place des prêts à conditions privilégiées pour les constructeurs automobiles victimes de la crise. L'une d’elles était que Paris "n'imposerait aucune condition sur la localisation des usines", a rappelé la commissaire.

"Ce que je dis à Neelie Kroes, c’est que les conditions que l’on pose à Renault ne sont pas fondées par rapport aux aides que nous avons apportées dans le cadre du plan de relance mais simplement au titre de l’actionnaire qu’est l’Etat", a répondu sur Europe 1 le ministre de l’Industrie.

C’est à ce titre d’actionnaire que Christian Estrosi a expliqué la position de l’exécutif. "Seuls 25% des véhicules Renault sont produits en France. Il se trouve que la volonté du président de la République et du gouvernement de François Fillon est de veiller que Renault ait bien évidemment une stratégie internationale équilibrée. Mais qu’en même temps, lorsqu’il y a création d’un nouveau modèle qui est destiné à être vendu, pour partie, en France, il y ait une partie de la production qui se fasse sur les chaines de productions françaises", a-t-il indiqué.

Concernant une possible montée de l’actionnariat de l’Etat dans Renault, le ministre de l’Industrie est resté très évasif. "C’est le président de la République et président de Renault, Carlos Gohsn, qui auront l’occasion d’en parler samedi prochain (ndlr : lors de leur rencontre à l’Elysée). C’est un débat qui peut se poser", a-t-il dit. "A 15%, nous sommes le principal actionnaire de Renault. Les Français doivent se sentir eux-mêmes actionnaires de Renault", a-t-il ajouté.

Renault a assuré ne pas avoir fait de choix quant à cette question de délocalisation et que plusieurs scénarios sont envisagés pour le remplacement du véhicule, qui sera renouvelé en 2013. Mercredi, Christian Estrosi a reçu le directeur général de Renault, Patrick Pelata. Réunion à l’issue de laquelle le ministre avait déclaré : "il semblerait que notre message ait été entendu".