La France toujours à la traîne sur le chômage des jeunes

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Trente ans de politique de l'emploi et rien n'y fait : le taux de chômage des 15-24 ans en France se maintient à plus de 18%, soit plus de 7 points au-dessus de la moyenne des autres pays riches, selon l'OCDE, qui formule des recommandations dans un rapport publié mercredi.

Avec 18% de chômage en moyenne parmi les 15-24 ans en 2008, la France est 23ème sur 30 dans le classement OCDE. La crise a fait remonter ce taux à 21,2% au 4ème trimestre 2008, outre-mer incluse.

Selon l’Organisation de coopération et de développement économique, en France les jeunes "risquent d'être les plus touchés par la crise", car les difficultés conjoncturelles qu'ils rencontrent "reflètent dans une large mesure des problèmes de nature plus structurelle". Parmi les explications, l'OCDE cite l'instabilité chronique des politiques de l'emploi avec plus de 80 mesures pour les jeunes en 30 ans.

L’OCDE dénonce aussi la névrose du diplôme initial typiquement française, qui fait que l'école scelle de manière "déterminante" le destin d'un jeune, quelles que soient les initiatives qu'il prenne par la suite.

"Réussir son insertion professionnelle en France dépend dans une large mesure de l'obtention, après une trajectoire scolaire linéaire, d'un diplôme initial sélectif particulièrement valorisé par les employeurs", écrit l'OCDE. Qui dévie de ce parcours scolaire rencontre, dès le début, "de multiples barrières" dans l'obtention d'un emploi, et s'il ne peut pas compter sur l'aide de sa famille, il a un "risque élevé d'emprunter une trajectoire d'éloignement durable du marché du travail, et même de pauvreté".

La machine scolaire française fabrique ainsi, à côté d'une majorité de jeunes "performants", des "débutants en mal d'insertion" et des "laissés pour compte", souligne l'OCDE. Sans surprise, ces derniers sont "principalement des jeunes qui n'ont pas de diplôme, sont issus de l'immigration et vivent dans des quartiers défavorisés".

L'OCDE prône une scolarité obligatoire arrêtée en fin d'année scolaire, plutôt qu'à la date anniversaire des 16 ans, et étendue jusqu'à 18 ans si le jeune est sans formation. Elle suggère aussi de faire décoller le cumul études-emploi en "subventionnant modérément" le travail étudiant par une allocation ou un complément de salaire.