Le groupe allemand de pharmacie et d'agrochimie Bayer a annoncé lundi qu'il allait supprimer la marque Monsanto après l'acquisition du géant américain des OGM et des pesticides. Le groupe de Leverkusen a par ailleurs précisé qu'il comptait boucler le 7 juin son rachat de Monsanto, valorisé près de 63 milliards de dollars, ajoutant que toutes les autorisations nécessaires des régulateurs avaient été obtenues. "Bayer demeurera le nom de l'entreprise. Monsanto en tant que nom d'entreprise ne sera pas maintenu", indique un communiqué de Bayer publié lundi.
"Le progrès ne doit pas être stoppé". Les marques des produits vendus par Monsanto vont en revanche subsister. Aucune justification n'est donnée par Bayer pour la suppression du nom Monsanto, alors que depuis l'annonce du projet de mariage avec l'américain à la mi-2016, les défenseurs de l'environnement ont fait pression sur les autorités en organisant des protestations et manifestations à travers le monde. "Nous allons écouter ceux qui nous critiquent et travailler ensemble", mais "le progrès ne doit pas être stoppé en raison d'un renforcement des fronts idéologiques", a déclaré Werner Baumann, PDG de Bayer, dans un communiqué.
Importantes cessions d'activités. L'acquisition de Monsanto, lancée en septembre 2016, est valorisée près de 63 milliards de dollars (53,8 milliards d'euros) en se basant sur la valeur de l'endettement de la cible en février 2018. Les autorités de la concurrence aux États-Unis et en Europe ont déjà donné leur feu vert à l'opération tout en imposant d'importantes cessions d'activités au rival allemand BASF, pour une valeur de près de 9 milliards de dollars (7,7 milliards d'euros). L'ensemble agrochimie de Bayer va totaliser un chiffres d'affaires de près de 20 milliards d'euros, en tenant compte des cessions d'activités à BASF qui pèsent pour environ 2 milliards d'euros de ventes.
Position dominante. Des emprunts obligataires pouvant aller jusqu'à 20 milliards d'euros vont par ailleurs boucler le montage financier. Le rapprochement entre Bayer et Monsanto avait été accueilli au départ avec réserve par les autorités de la concurrence, en raison de la position dominante qu'aura la nouvelle entité en matière de produits agricoles.