Au centre hospitalier de Martigues, la facture énergétique grimpe de 2 millions d'euros

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Pour le directeur, malgré la facture, impossible de toucher aux investissements de l'hôpital de Martigues. © Stéphane Burgatt / EUROPE 1
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Stéphane Burgatt, édité par Juliette Moreau Alvarez
La crise énergétique touche de plein fouet un système de santé déjà bien fragilisé. À Martigues, l'hôpital a vu sa facture d'électricité augmenté de deux millions d'euros. Pourtant, malgré la facture, impossible de toucher aux investissements de l'hôpital insiste le directeur de l'établissement.
REPORTAGE

La crise énergétique perdure toujours en France, et la hausse des prix de l'énergie impacte également le secteur de la santé. Les hôpitaux sont touchés avec des factures de gaz et d'électricité qui explosent cette année, au risque d'impacter à terme les investissements. En conséquence, une réelle chasse au gaspillage est mise en place dans de nombreux établissements, comme au centre hospitalier de Martigues. Environ 1.500 personnes travaillent dans cet hôpital voit cette année sa facture de gaz et d'électricité grimper de 2 millions d’euros.

"On part de loin"

Dans ce bâtiment vieux d'un demi siècle, les pistes d'économie ne manquent pas. "On part de loin", avoue en rigolant Hervé Nugue, responsable technique. "Je vais être bien occupé ces prochaines années." Le technicien énumère déjà les changements auxquels il va devoir s'atteler. "On passe tout en LED, on installe des détecteurs de présence dans les zones inoccupées les week-ends et la nuit, ce qui nous permet de faire la chasse aux gaspi."

Si la hausse de la facture énergétique est de 2 millions d'euros, mais la situation aurait pu être bien pire, selon le directeur adjoint Anthony Gélin. "Heureusement pour nous, on a mené ces dernières années de grosses restructurations au niveau de la blanchisserie et des cuisines qui nous ont permis de réduire la facture de gaz de quasiment 75 %", souligne-t-il. 

Le système de santé déjà tendu

Le directeur de l'établissement de santé, lui, refuse de répercuter cette facture sur les investissements de l'hôpital de Martigues. "Ce n'est pas envisageable", lance catégoriquement Loïc Mondoloni. "Nous avons 25 postes d'infirmières vacants. Nous ne pourrions pas en supprimer pour couvrir les coûts de l'énergie. D'abord, ce serait inconcevable pour les conditions de travail des personnels et enfin, tout simplement, il y a des malades sur un territoire qui souffre d'une problématique de désert médical."

Selon le directeur, sans aides de l'État, la situation budgétaire des centres hospitaliers en France pourrait bien devenir intenable.