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Margaux Fodéré, édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : Estelle Ruiz / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Dans leur mobilisation débutée la semaine dernière, les agriculteurs dénoncent une "concurrence déloyale" des produits importés, qui ne répondent pas aux mêmes normes et sont donc moins chers à l'arrivée pour le consommateur. L'Espagne, l'Ukraine ou encore la Nouvelle-Zélande sont dans le viseur des producteurs français.

"Concurrence déloyale", voici deux mots très souvent utilisés par les agriculteurs. Depuis le début de leur mobilisation, les exploitants remettent en cause un certain nombre d'éléments, comme les importations de produits étrangers qui ne répondent pas aux normes en vigueur dans l'Hexagone. Concrètement, la moitié des fruits et légumes que les Français achètent est importée parce qu'ils sont bien moins chers que ceux produits en France.

L'exemple de la tomate venant d'Espagne

En réalité, la concurrence vient d’autres pays de l’Union européenne, parfois tout proches de nous. Par exemple, le kilo de tomates françaises est 1 euro plus cher que le kilo de mêmes tomates, mais produites en Espagne. Pourquoi ? Parce que les Espagnols produisent plus et à moindre coût.

"Il n’y a pas assez de production en France, et il y a effectivement une concurrence sur les coûts de production mais aussi des différentiels des coûts salariaux", explique sur Europe 1 le chef économiste des chambres d'agriculture, Thierry Pouch. "Donc effectivement, notre premier fournisseur c’est l’Espagne", concède-t-il.

Un partenariat avec l'Ukraine remis en question

La concurrence vient aussi du reste de l’Europe. La France importe par exemple de plus en plus de poulets ukrainiens. Ils sont moins chers pour des questions de coûts de production, là encore, mais aussi pour des questions de normes. Les Ukrainiens en ont moins qu'en France.

Et ce n'est pas tout. "Nous avons signé, à l’échelle européenne, un partenariat commercial en 2015 avec Kiev qui devait s’appliquer progressivement. Avec la guerre en Ukraine, la Commission européenne a décidé d’appliquer beaucoup plus rapidement cet accord commercial et de démanteler intégralement tous les droits de douane pour venir en aide aux Ukrainiens", renseigne Thierry Pouch, "sauf que cette aide géostratégique s’est transformée en rivalité économique", note-t-il.

La concurrence vient également de plus loin encore, à coups d'accord de libre-échange. Celui signé entre l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande inquiète notamment beaucoup les producteurs de lait.