L'action d'Air France-KLM dévissait de 13% lundi matin à la Bourse de Paris, lestée par l'annonce vendredi de la démission du PDG du groupe, qui plonge le transporteur aérien dans l'incertitude.
Un titre descendu à 7,01 euros. À 10h13, le titre chutait de 13,46% à 7,01 euros dans un marché quasiment stable (-0,08%). Depuis le début de l'année, le groupe, avec une capitalisation boursière de trois milliards d'euros, a déjà cédé plus de 48%. Il s'agit de la pire chute sur l'indice élargi SBF 120 derrière Technicolor depuis janvier.
"C'est la fin de l'approche mesurée du PDG Janaillac", ont estimé dans une note les analystes de Société Générale Cross asset research, qui ont dans la foulée abaissé leur recommandation, passant d'"acheter" à "vendre", ainsi que leur objectif de cours, comme d'autres analystes.
Une sortie de conflit rejetée par les salariés. Vendredi, Jean-Marc Janaillac a démissionné après le désaveu des salariés du groupe, qui ont rejeté lors d'une consultation la proposition mise sur la table par la direction pour sortir du conflit en cours. La direction proposait, pour la période 2018-2021, des augmentations générales de salaires de 7% sur quatre ans, s'ajoutant aux augmentations individuelles, dont le versement aurait été lié aux résultats financiers.
Mais les dix organisations de pilotes, d'hôtesses et de stewards et de membres du personnel au sol qui composent l'intersyndicale réclament quant à eux 5,1% d'augmentation en 2018, au titre d'un "rattrapage" nécessaire après six ans de gel des grilles salariales.
Un groupe en difficultés. Vendredi, le groupe avait publié des résultats de mauvaise facture, avec une perte nette de 269 millions au premier trimestre, creusée par trois jours de grève, et la prévision d'un résultat d'exploitation 2018 en "baisse sensible". La compagnie aérienne connaissait lundi sa quatorzième journée de grève en deux mois et demi.