Les salariés espère que Bridgestone reviendra sur sa décision. 1:15
  • Copié
Lionel Gougelot, édité par Antoine Terrel
Si la direction de Bridgestone continue de penser que la fermeture de son site de Béthune est la meilleure solution, le groupe se dit désormais prêt à étudier des "scénarios alternatifs". Les salariés, eux, veulent y croire, mais préviennent qu'ils lutteront jusqu'au bout. 
REPORTAGE

Quel avenir pour les salariés de l'usine de pneus Bridgestone de Béthune ? Moins d'une semaine après l'annonce choc du géant japonais du pneumatique de la fermeture du site, le gouvernement français a indiqué qu'il allait "contre-expertiser" les scénarios ayant conduit à cette décision. En attendant, après une rencontre entre les représentants du groupe, des salariés, et les ministres Élisabeth Borne et Agnès Pannier-Runacher, lundi, le dialogue semble avoir été renoué. Et si Bridgestone n'a pas renoncé à la fermeture de son site, l'entreprise se dit prête à étudier des "scénarios alternatifs" pour le site industriel. De quoi redonner un peu d'espoir aux salariés, qui restent toutefois très prudents. 

"Au départ, ils ne voulaient pas avoir de discussion. Là, je pense que la mobilisation de tous les élus, du gouvernement, fait qu'il vont peut-être revoir leur copie", espère un salarié au micro d'Europe 1. "Bien sûr qu'on veut y croire, confirme une autre, ça fait 27 ans que je travaille ici, mon père travaillait là. Il faut mettre de l'investissement, il faut nous laisser travailler." Et un autre employé de conclure : "Le but n'est pas de donner de faux espoirs, mais de dire que pour l'instant, ça avance dans le bon sens". 

"S'il doit y avoir le feu, il y aura le feu"

Reste qu'il faudra encore attendre deux ou trois semaines pour connaître les véritables motivations de Bridgestone. En attendant, la tension monte, et pas question de se laisser mener en bateau, préviennent les syndicats. "On ne cassera pas les machines, on continuera l'activité. Après, si on doit allumer le feu, on a le droit de le faire", met en garde un travailleur. "Là, il y a eu la tristesse les premiers jours, mais après, il y aura la colère des salariés, et ça on ne pourra pas la retenir", dit un collègue. "S'il doit y avoir le feu, il y aura le feu, je vous le garantis". 

Les syndicats disent observer de graves situations de détresse parmi les ouvriers. Et selon eux, ce ne sont pas les deux psychologues mandatés par la direction qui y changeront quoi que ce soit.