Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a stigmatisé mercredi la gestion "scandaleuse" du groupe nucléaire Areva, que l'État s'apprête à recapitaliser. "Ce qui s'est passé chez Areva est proprement scandaleux", a-t-il dit devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale, en dénonçant "la manière dont cette entreprise publique a été gérée et le coût que ça représente pour les finances publiques".
L'État doit apporter 4,5 milliards. Après avoir renfloué EDF de trois milliards d'euros en mars, l'État doit apporter 4,5 milliards d'argent frais à Areva au troisième trimestre, et la Cour des comptes a souligné dans son récent rapport sur les finances publiques qu'une bonne partie de cette somme, 2,3 milliards, restait à financer. Elle est intégrée au décret d'avance de crédits présenté mercredi par le gouvernement en complément des documents remis au Parlement sur le débat d'orientation des finances publiques.
"Gestion indigente". Bruno Le Maire a souligné que les besoins d'Areva étaient "supérieurs à l'intégralité des économies que le ministre des Comptes publics doit trouver en 2017 pour nous ramener sous les 3% (de déficit public par rapport au PIB, ndlr)". "J'ai eu l'occasion de taper du poing sur la table sur ce qui est en train de se passer pour Hinkley Point (le projet nucléaire britannique d'EDF, victime de retards et de dérapage de coûts, ndlr)", a ajouté le ministre. "Je le ferai pour toutes les entreprises publiques sans exception (...) il est inacceptable dans le cas d'Areva que de tels débordements aient pu avoir lieu, une gestion aussi indigente des deniers publics est absolument inacceptable".