Chômage : malgré une baisse en juillet, le niveau reste "très élevé comparé à fin 2019"

La baisse du chômage du mois de juillet n'est pas une si bonne nouvelle que cela.
La baisse du chômage du mois de juillet n'est pas une si bonne nouvelle que cela. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Ugo Pascolo
Si les chiffres du chômage publiés ce mercredi sont encourageants, ils révèlent en réalité une baisse en trompe l’œil, selon Philippe Waechter, chef économiste chez Natixis. Invité du "Journal de la nuit" d'Europe 1, rappelle que le niveau d'activité de l'Hexagone est "toujours inférieur à ce qu'il était avant le début de la crise sanitaire".  
INTERVIEW

Moins 4,1% pour la catégorie A, -0,7% pour l'ensemble... Les "bons chiffres" du chômage du mois de juillet publiés par le ministère du Travail ont, à première vue, de quoi redonner le sourire. Mais à première vue seulement, selon Philippe Waechter, chef économiste chez Natixis. Invité du journal de la nuit d'Europe 1 ce mercredi, il répond par l'affirmative lorsqu'on lui demande si cette baisse est en trompe l’œil. "Depuis le mois de mai, on assiste à un rééquilibrage, les gens retrouvent progressivement des petits boulots, tandis que ceux sans emploi et qui ne travaillent pas voient leur nombre diminuer."

Un niveau d'activité toujours inférieur au début de la crise

Si le spécialiste ne rechigne pas à parler de reprise économique, il nuance rapidement en rappelant que les chiffres du chômage restent à "des niveaux très élevés par rapport à fin 2019". Et insiste sur une situation toujours très complexe du marché du travail, tout en précisant que "le niveau d'activité est toujours inférieur à ce qu'il était avant le début de la crise sanitaire". Un constat qui n'a rien d'encourageant alors que le gouvernement estime qu'entre 800.000 et un million d'emplois vont être détruits en France par la crise sanitaire. 

Le marché du travail, maillon essentiel de la reprise économique

C'est justement pour éviter cela que le Premier ministre Jean Castex a annoncé ce mercredi à l'université d'été du Medef que le dispositif de chômage partiel mis en place au plus fort de la crise se prolongerait en l'état jusqu'au 1er novembre. Initialement prévu pour six mois, cette aide devait passer à partir du 1er octobre de 84% à 72% du salaire net pour le salarié, et de 85% à 60% du coût pour les entreprises. Une décision saluée par Philippe Waechter, qui estime de surcroît que "l'enjeu de toute la politique économique va être de gérer et d'améliorer les perspectives du marché du travail".  

Pour ce dernier, "le plan de relance doit se focaliser sur ce segment de l'économie, intimement lié à la consommation, pour rassurer l'ensemble des Français et éviter que la situation ne dégénère". D'autant que cela les inciteraient à réinjecter dans l'économie les 100 milliards d'euros qu'ils ont épargné en plus pendant le confinement. Une somme qui va se révéler très importante pour "alimenter l'économie française" durant les prochains mois.