L'Autorité de la concurrence s'est opposé au rachat d'un Géant Casino par Leclerc. 1:29
  • Copié
Elise Denjean, édité par Margaux Baralon , modifié à
Pour la première fois, l'Autorité de la concurrence est intervenue dans l'agglomération de Troyes pour interdire un franchisé Leclerc de racheter un Géant Casino. Et pour cause, elle a estimé que cette opération de concentration allait pénaliser les consommateurs en augmentant les prix.

C'est une première. Dans l'agglomération troyenne, un franchisé Leclerc a été interdit de racheter un Géant Casino. Pourquoi ? Parce que cette opération de concentration aurait laissé toute une zone commerciale aux mains de deux enseignes seulement. Ce qui, aux yeux de l'institution, risquait de faire augmenter les prix et donc de pénaliser les consommateurs.

Pour comprendre, il faut se représenter qu'il y a actuellement trois enseignes d'hypermarché dans l'agglomération troyenne : Carrefour, Leclerc, et le fameux Géant Casino visé par une procédure de rachat. Avec cette opération, ce dernier serait sorti du jeu. Et Carrefour et Leclerc, avec chacun deux hypermarchés, auraient été en situation de duopole. 

Un duopole nocif pour le pouvoir d'achat

Si le terme peu paraître abstrait, il a pourtant des conséquences très concrètes sur les consommateurs. "Aux termes de cette analyse, nous avons pu constater que les prix risquaient d'augmenter, non seulement dans le magasin qui était acheté mais aussi dans les autres de la zone", argumente Isabelle de Silva, présidente de l'Autorité de la concurrence. "Parce qu'on n'aurait plus eu que deux enseignes, les deux magasins Leclerc et les deux magasins Carrefour. Notre inquiétude, c'était que cette opération conduise non seulement à réduire la concurrence mais aussi à avoir des impacts très concrets sur le consommateur."

C'est pour ça que l'Autorité de la concurrence recommande la présence d'au moins 3 à 4 enseignes par zone commerciale. Et si c'est la première fois qu'elle doit interdire une telle opération, c'est parce que, d'habitude, les enseignes retirent leur offre de rachat si aucune solution ne peut être trouvée pour préserver la concurrence. Là, Leclerc a voulu aller jusqu'au bout... et a perdu.