Renault concentre son activité sur les véhicules électriques et les utilitaires en Chine. 3:00
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, édité par Jonathan Grelier
Le constructeur automobile français Renault a annoncé mardi la fin de ses ventes de véhicules thermiques en Chine. Cette décision apparaît comme un symbole du désengagement des industriels français et européens dans le pays, alors que la pandémie de coronavirus génère des craintes de rachats des fleurons industriels en Europe.
ANALYSE

La pandémie de Covid-19 restera peut-être comme le tournant définitif des stratégies industrielles française et européenne en Chine. Alors que tous les constructeurs automobiles pariaient sur ce marché il y a une dizaine d'années, certains tirent déjà des leçons de leur expérience. L'entreprise Renault vient ainsi d'annoncer mardi l'arrêt de la vente de voitures thermiques de sa marque en Chine. Comme PSA, le constructeur français n'est jamais parvenu à y trouver sa place. Il n'y vendra plus que des voitures électriques et des utilitaires. 

Plus vraiment un eldorado

Malgré ses 1,4 milliard d'habitants, la Chine est un marché contraignant. Seuls les géants du luxe français et Airbus s'y sont imposés. Et le retrait partiel de Renault symbolise le changement de perspective des industriels français par rapport à ce qui devait jusqu'alors être un eldorado.

En juin dernier, l'enseigne de grande distribution Carrefour quittait déjà le pays.

L'Union européenne incite ses États à défendre leurs industriels

À cause de la pandémie de coronavirus, l'heure est désormais à la crainte du rachat des fleurons industriels en Europe. Margrethe Vestager, la commissaire à la concurrence de l'Union européenne, a appelé les États à entrer au capital des grands industriels européens pour éviter que des investisseurs chinois les rachètent, profitant de leur coût bas.

La peur d'un scénario comme après 2008

Cette crainte est alimentée par les épisodes qui avaient eu lieu dans la foulée de la crise financière de 2008. Les Chinois s'étaient alors emparé du port du Pirée en Grèce et du constructeur automobile Volvo, ainsi que pris des parts au sein de Daimler, la maison mère de Mercedes-Benz.

Alors que Renault ne vaut plus qu'environ cinq milliards d'euros en Bourse, la période semble donc propice à une forme de souverainisme économique en Europe.