François Asselin 1:32
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Mathilde Durand , modifié à
François Asselin, président de la Confédération générale des Petites et Moyennes Entreprises (PME), reçu mardi par le Premier ministre Jean Castex, réclame sur Europe 1 du "soutien" et de "l'investissement" pour les entreprises, avant les nouvelles mesures contre le Covid-19 annoncées mercredi soir par Emmanuel Macron.
INTERVIEW

Face à la dégradation de la situation sanitaire en France, Emmanuel Macron doit trancher. Le chef de l'Etat s'adresse aux Français à 20 heures pour annoncer de nouvelles mesures de restriction, afin de limiter la propagation de l'épidémie de Covid-19. Le scénario privilégié, selon les informations d'Europe 1, est un confinement généralisé pour une période renouvelable de quatre semaines. Un coup dur pour l'activité économique. François Asselin, président de la Confédération générale des Petites et Moyennes Entreprises (CPME), détaille sur Europe 1 les mesures nécessaires, selon lui, à la survie des entreprises. 

Plus de souplesse pour le PGE 

"Soutien et investissement", demande le président de la CPME, au lendemain de la réunion avec le Premier ministre Jean Castex. "Il faut élargir la boîte à outil des mesures de soutien. Plusieurs scénarios sont utiles pour la sortie du prêt garanti par l'Etat : pouvoir avoir une année de franchise supplémentaire", cite-t-il. "Il faut pouvoir le décaler [le remboursement du PGE, ndlr] d'un an supplémentaire."

 

"Une enveloppe de 300 milliards a été votée par le Parlement pour les PGE, 140 milliards d'euros vont être consommés à la fin de l'année, il reste 160 milliards d'euros. Nous pourrions en faire des prêt garantis par l'Etat consolidés", ajoute François Asselin, qui détaille le concept. "Je regroupe toutes les dettes de mon entreprise et, si mon modèle économique est viable, je les étale sur dix ans, s'il le fallait, pour pouvoir rebondir". 

Crédit d'impôt pour les loyers 

Autre enjeu majeur : le paiement des loyers. "Quand vous êtes fermés, malheureusement vous devez continuer à payer votre loyer. Parmi les bailleurs, vous avez parfois l'ancien commerçant, l'ancien artisan : on ne va pas les priver de leurs retraites. Donc il faut mettre en place un crédit d'impôt, Bruno Le Maire y travaille", assure François Asselin. "J'espère que la solution qu'il doit poser prochainement sera à la hauteur des enjeux". 

 

"Cela fait deux mois que nous avons posé nos propositions : crédit d'impôt, utiliser le dépôt de garanti pour shunter trois mois de loyers...", détaille le président de la CPME. "Il faut sur le champ économique anticiper les mesures que le gouvernement va prendre sur le champ pandémique." 

Adapter les dispositifs pour éviter les dépôts de bilan

A quelques heures des annonces du président de la République, François Asselin tire la sonnette d'alarme sur le sort des entrepreneurs et indépendants qui "attendent le couperet". "Quand vous êtes indépendants et que vous déposez le bilan, vous n'avez plus rien. Il vous reste vos dettes et vous n'avez plus de revenus. Comment fera-t-on demain pour relever notre économie si les entreprises sont moribondes ?", interroge-t-il. "Le 'quoi qu'il en coûte'a ses limites. Malheureusement, une entreprise qui était fragile avant la crise sanitaire n'a pas beaucoup d'issues que de mettre le genou à terre. C'est un traitement humain qu'il faut faire du dépôt de bilan pour sauvegarder la personne."

Il espère également la mise en place rapide de nouvelles mesures et salue tout de même l'écoute du ministre de l'Economie, Bruno Le Maire. "Il va réactiver la cellule de crise qui avait été mise en place pendant la période de confinement, donc on va avoir des réunions très régulières, très resserrées", explique le président de la CPME. "J'espère qu'il va y avoir la même intelligence collective qu'il y avait eu au moment du confinement, à savoir adapter les dispositifs en fonction de l'évolution de la situation. J'attends que les mesures d'élargissements, les scénarios de sortie du PGE, les mesures sur les loyers soient maintenant activées. C'est urgent".